12 classiques de la bande dessinée québécoise

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La bande dessinée québécoise a le vent dans les voiles : on en édite, on en lit, on en parle… et c’est tant mieux! Or, la BD existait dans la Belle province bien avant Michel Rabagliati, Francis Desharnais et Zviane. Pour ce sixième pré-rendez-vous du « 12 août, j’achète un livre québécois », on vous invite à délaisser (temporairement) les nouveautés et à vous intéresser à quelques titres du neuvième art québécois publié avant le tournant du nouveau millénaire et (heureusement) encore accessible en librairie.

 

Séraphin illustré
Albert Chartier (Les 400 coups)

Le mythique personnage du roman Un homme et son péché de Claude-Henri Grignon a pris vie de bien des manières, y compris en bande dessinée! De 1951 à 1970, Grignon et Chartier ont réalisé ensemble une page mensuelle sur Séraphin Poudrier dans Le bulletin des agriculteurs, pour un total de 228 pages qu’on découvre avec bonheur dans cette réédition plutôt récente.

 

Onésime
Albert Chartier (Les 400 coups)

Classique des classiques, également né dans Le bulletin des agriculteurs, Onésime est une véritable pièce d’anthologie. Les éditions 400 coups ont remis sur le marché en 2011 les 250 meilleurs gags de ce personnage timide, mais combien drôle et attachant! « Découvrir Onésime pour les plus jeunes ou le retrouver après une longue absence provoque chez le lecteur une réaction complexe, un mélange de tendresse, de nostalgie, de sourire et de rire. Un superbe recueil à partager en famille! », écrivait Marie-Pierre Laëns de la librairie Pantoute et on ne peut que lui donner raison.

 

Michel Risque. L’intégrale (T. 1)
Pierre Fournier et Réal Godbout (La Pastèque)

Créé en 1975 dans les pages de la revue littéraire d’avant-garde La Barre du jour, Michel Risque est sans contredit le premier héros moderne de la bande dessinée québécoise. Il aura aussi fait rire bien des lecteurs de la regrettée revue Croc. On ne peut que remercier les éditions La Pastèque d’avoir entrepris de rééditer, d’abord en tomes séparés puis en version intégrale, les aventures de ce Bob Morane québécois un peu niais.

 

Red Ketchup. L’intégrale (T. 1)
Pierre Fournier et Réal Godbout (La Pastèque)

Et puisqu’on parle de Michel Risque, pourquoi ne pas évoquer le personnage secondaire Red Ketchup? Il faut dire qu’il a su s’extirper assez rapidement de son rôle de second plan ce cher Red! Encore aujourd’hui, il casse la baraque avec de nouvelles aventures pour notre plus grand bonheur!

 

Gilles La jungle
Claude Cloutier (La Pastèque)

Autre titre important du patrimoine de la BD québécoise, Gilles La Jungle est né dans le magazine Titanic. Les années 80 ont donc eu l’honneur de voir naître ce Tarzan de l’absurde, bien que, « inspiré du roman-photo kitsch Kimba, Gilles La Jungle est beaucoup plus près de l’humour disjoncté des Lundis des ha! ha! que du héros d’Edgar Rice Burroughs », déclare l’éditeur sur son site.

 

La légende des Jean-Guy
Claude Cloutier (La Pastèque)

Voilà un autre joyeux délire signé Claude Cloutier, cette fois dans les années 90. Depuis ce printemps seulement, il est possible de replonger dans l’univers de ces étranges créatures que sont les Jean-Guy. Êtes-vous prêt à aller à la rencontre de ces personnages aux grandes oreilles et à l’humour décalé?

 

Du sang et de l’encre
Serge Gaboury (Perro éditeur)

Décidément, les années 80 (magazine Croc et Titanic aidant) a vu naître de grands classiques! Pourtant, Serge Gaboury a dû attendre 2015 pour avoir droit à un recueil en bonne et due forme de ses meilleurs gags. Maintenant que c’est chose faite, vous pouvez redécouvrir l’humour acéré de ce bédéiste qui « fracasse la foutue rectitude politique de bon aloi à grands coups de sabot sur la gueule », pour reprendre les mots de notre chroniqueur Jean-Dominic Leduc.

 

Des tondeuses et des hommes
Jean-Paul Eid (La Pastèque)

Si le très talentueux Jean-Paul Eid a continué d’être actif dans l’univers du neuvième art québécois, même après la mort du magazine Croc dans lequel il a fait ses premières armes, sachez que les premières aventures qu’il a signées sont encore accessibles par l’entremise de ce recueil qui n’est rien de moins que « le meilleur de Jérôme Bigras ». À découvrir de toute urgence si ce n’est pas déjà fait!

 

Le miroir magique. Ariane et Nicolas (T. 1)
Paul Roux (Les 400 coups)

On oublie souvent de parler de cet auteur de l’Outaouais qui, pourtant, publiait encore dernièrement les péripéties de ses petits héros Ariane et Nicolas, dont les toutes premières aventures ont paru en 1994. Bien que d’origine française, Paul Roux a grandement participé à l’avancement de la bande dessinée québécoise (il a d’ailleurs cofondé le Rendez-vous international de la BD de Gatineau).

 

Rupert K.
Gilles et Bruno Laporte (Les 400 coups)

Cette parodie du Petit Prince de Saint-Exupéry a permis à ses auteurs, les frères Laporte, de figurer parmi les premiers bédéistes québécois à être distribués en France. Trois tomes ont été publiés entre 1997 et 2001. 

 

L’affaire Madame Paul
Julie Doucet (L’Oie de Cravan)

Julie Doucet incarne à elle seule la bande dessinée québécoise underground des années 90. Ses fanzines « Dirty plotte », parus entre 1988 et 1990, ont été réédités par l’éditeur montréalais Drawn & Quarterly en anglais. Heureusement pour les lecteurs francophones, L’Oie de Cravan a également manifesté son intérêt pour l’auteure, en publiant notamment en 1999 L’affaire Madame Paul.

 

Paul à la campagne
Michel Rabagliati (La Pastèque)

On écrivait plus haut que la bande dessinée québécoise existait avant l’arrivée de Michel Rabagliati. En fait, il faut dire que Michel Rabagliati existait aussi avant Paul à Québec. La toute première aventure du sympathique personnage québécois est parue 1999. Faut-il vous dire que ce titre, comme tous les autres de l’auteur, mérite d’être découvert?

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