Un Québécois honoré du Grand prix de poésie de l’Académie française

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Le Québécois d’origine haïtienne Anthony Phelps a reçu un très grand honneur le 22 juin dernier en se voyant remettre le Grand Prix de poésie de l’Académie française pour l’ensemble de son œuvre poétique. Né en 1928, Anthony Phelps fait un premier séjour au Québec à 23 ans où il étudie la céramique et la sculpture aux Beaux-Arts et apprend l’écriture radiophonique avec Yves Thériault. C’est au début des années soixantaine qu’il publie ses premiers recueils. Il s’installe à Montréal en 1964 après avoir été forcé à l’exil par le régime répressif de François Duvalier.

Le long poème Mon pays que voici, écrit en 1963 avant d’être pris par les forces de Duvalier, constitue selon Anthony Phelps lui-même « le point de départ de ma trajectoire d’écrivain ».

Terre déliée au cœur d’étoile chaude
Fille bâtarde de Colomb et de la mer
nous sommes du Nouveau Monde
et nous vivons dans le présent.
Nous ne saurons marcher à reculons
n’ayant point d’yeux derrière la tête
et le moulin du vent broie les paroles sur nos lèvres
car sur les socles de la mémoire
dans la farine de nos mots ô mon pays
nous pétrissons pour toi des visages nouveaux.
Il te faut des héros vivants et non des morts

Il a fait paraître jusqu’à ce jour une quinzaine de recueils poétiques. Il reçoit deux fois le prix Casa de las Américas, en 1980 pour La Bélière caraïbe et en 1987 pour Orchidée nègre. En 2014, il reçoit le prix de poésie Gatien-Lapointe/Jaime Sabines pour Mujer América / Femme Amérique. Il est reçu en 2014 chevalier de l’Ordre des arts et des lettres de France. Ses livres évoquent l’amour et l’exil. Ils sont traduits en espagnol, anglais, russe, ukrainien, allemand, italien, et japonais et quelques-uns de ses livres font partie du corpus des études françaises de plusieurs universités aux États-Unis.

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