En tout, vingt personnalités ont été récompensées de l’Ordre des arts et des lettres du Québec en 2018 pour leur apport à la culture de la nation. Parmi ces gens issus du cinéma, du théâtre, de la musique, de la danse, de la télévision, des arts visuels, du cirque, de la gestion et du mécénat culturels, trois ont été honorés pour leur excellence dans le domaine de la littérature.

La poète innue Joséphine Bacon s’inspire de la parole des anciens pour écrire et transmettre des mots empreints d’histoire, des liens de l’humain avec la nature, d’âme immortelle. « Ta vie déviée/Les rivières s’éloignent/De leur embouchure/Tu retournes sur une terre/Qui te respecte/Tu revêts tes rêves/Les quatre directions/Tes sœurs/L’horizon te fait don/D’une terre/Sans fin du monde. » [Un thé dans la toundra] Bacon est aussi réalisatrice, traductrice et parolière. Elle est détentrice d’un doctorat Honoris Causa de l’Université Laval et du Prix international Ostana.

Quelques-unes de ses œuvres : Un thé dans la toundra/Nipishapui nete mushuat (2013, Mémoire d’encrier), Bâtons à message/Tshissinuashtakana (2009, Mémoire d’encrier), Nous sommes tous des sauvages (avec José Acquelin, 2011, Mémoire d’encrier).

Victor-Lévy Beaulieu a investi les champs littéraires de diverses manières. Roman, essai, théâtre, poésie, télévision et édition, il possède une longue bibliographie qui a marqué les lettres au Québec. En 2010, il fait partie de la rentrée littéraire française en réussissant à faire publier Bibi, roman très autobiographique, chez l’éditeur Grasset. « […] faut que je m’en aille et j’ai pourtant e part où aller ; dès mes origines on m’a laissé seul avec moi-même ; dès mes origines on n’avait pas besoin de moi ; dès mes origines on a agi avec moi comme si j’étais déjà mort – ce cercueil dans lequel on m’a mis et qui glisse mollement dans le ventre de la terre, déjà pourrissant et nauséabond à cause de tous les vers glauques qui en suçent la mouelle avec férocité… » VLB a obtenu pour l’ensemble de son oeuvre le prix Gilles-Corbeil, considéré comme le Nobel québécois, ainsi que le prestigieux Athanase-David.

Quelques-unes de ses œuvres : La nuitte de Malcomm Hudd (1969, Du Jour / 2011, Boréal compact), James Joyce, l’Irlande, le Québec, les mots (2006, Trois-Pistoles / 2010, Boréal compact), Bibi (2009, Trois-Pistoles / 2010, Grasset).

Nicole Brossard est identifiée pour son engagement féministe et avant-gardiste dès les débuts de ses activités littéraires. Elle se consacre principalement au roman et à la poésie et écrit un monologue pour la pièce de théâtre La nef des sorcières, un des textes importants de la dramaturgie au Québec. En 1965, elle cofonde la revue de poésie La Barre du jour. Elle a reçu le prix Athanase-David pour l’ensemble de son œuvre et a obtenu deux Prix littéraires du Gouverneur général, en 1974 pour Mécanique jongleuse, suivi de Masculin grammaticale et en 1984 pour Double impression, recueil de poèmes et de textes des années 1967 à 1984 : « j’avançais dans le relief corail sérail rockfever d’aube version miel lemon la lingua vulgare cuisses latines language clitoris c’était dans le jardin tout en relief des mots fraîchement cueillis dans la rosée c’était des hologrammes tantôt San Francisco ou Tokyo c’était derrière le rideau d’eau d’un typhon »

Quelques-unes de ses œuvres : Le désert mauve (1993, De l’Hexagone) Baroque d’aube (1995, De L’Hexagone / 2010, Typo), La lettre aérienne (1985, 2009, Remue-ménage).

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