Le Grand prix de littérature américaine a été créé il y a deux ans et récompense, comme son nom l’indique, une œuvre traduite en français au cours de la dernière année et qui s’est spécialement démarquée. L’honneur a été décerné cette année à l’écrivain Richard Russo pour son roman À malin, malin et demi paru aux éditions Quai Voltaire en septembre dernier. Peu connu du lectorat français et québécois, Richard Russo gagne pourtant à se faire connaître, lui qui a reçu le prix Pulitzer en 2002 pour son roman Le déclin de l’empire Whiting.

Dans sa dernière œuvre, un roman qui fait un peu plus de 600 pages, on se retrouve à North Bay, petite ville du New Jersey qui a du mal à surmonter la crise qui la secoue. On y retrouve dix ans plus tard les personnages de Sully et Raymer, rencontré pour la première fois dans le premier roman de Russo, Un homme presque parfait, publié il y a vingt-quatre ans, et qui a été porté à l’écran en 1994 par Robert Benton avec les acteurs Paul Newman et Philip Seymour Hoffman. « Sully, vieux loup de mer septuagénaire, passe sa retraite sur un tabouret de bar, à boire, fumer et tenter d’encaisser le diagnostic des cardiologues : ‘’Deux années, grand maximum.’’ Raymer et Sully sont les deux piliers branlants d’une ville bâtie de travers. » Il n’est pas nécessaire d’avoir lu Un homme presque parfait pour apprécier À malin, malin et demi, il se tient indépendamment de l’autre.

Le jury était composé de trois éditeurs, trois libraires et trois critiques littéraires. Russo l’a remporté à six voix contre trois pour Vivian Gornick et son roman Attachement féroce (Rivages). 

© Samuel Kirszenbaum

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