Le périodique trimestriel consacré exclusivement au genre de la nouvelle a remis, dans le cadre de la 31e édition de son concours annuel, une bourse de 2000$ et une adhésion d’un an au Centre québécois du P.E.N. international à Rémi-Julien Savard pour « Si doux », un récit d’une écriture à la fois épurée et empathique aux dires d’un jury unanime :
« Sans fioritures ni pathos, mais plongé dans une lumière crue de vérité – et sous un soleil caniculaire –, ce récit raconte la solitude et l’échec, la fragilité aussi et l’amour qu’on ne sait dire. »
Il met en scène des hommes employés d’un garage de minimécanique situé entre les quartiers de Limoilou et de Maizerets. Le narrateur, ravagé par une séparation douloureuse, fait partie de l’équipe de mécanos. Il raconte le quotidien de Sea-Doo, un sans-abri pauvre d’esprit chevauchant régulièrement une épave de motomarine qui gît dans la cour de la shop. En voici un bref extrait :
« Tout le monde l’appelait Sea-Doo. On le voyait presque tous les jours d’été. Dès le matin, il était là, assis sur sa machine, sa monture jaunie par le temps. Il s’agissait d’une vieille motomarine qui traînait depuis des années sur un remblai de terre, sur le côté du terrain. Elle avait fini par être oubliée, et on ne l’avait jamais ramassée. Puis Sea-Doo était arrivé, avec son silence, son linge sale et ses verres à café, il était venu s’asseoir dessus. Il ne faisait que ça, la monter, à la journée longue. »
La réception de ce prix est un bel honneur pour Rémi-Julien Savard qui avait remporté, en 2015, le concours Damase-Potvin, mais n’avait pas participé à d’autres concours depuis. « Si doux » apparaît dans le plus récent numéro de XYZ. La revue de la nouvelle dont le thème est « Algorithmes ». La revue se retrouve dans les librairies de la province.
Photo de Rémi-Julien Savard : © XYZ. La revue de la nouvelle
