Les vitrines médiatiques mettent souvent la loupe sur la nouveauté qui est tout de suite repoussée par d’autres arrivages. Pour laisser la chance aux œuvres de durer, le prix Hervé-Foulon veut récompenser un livre publié il y a plusieurs années et qui mérite encore d’être lu ou relu. À la fin du mois dernier, les finalistes avaient été annoncés.

C’est l’auteure gaspésienne Rachel Leclerc qui gagne les honneurs avec son roman Noces de sable (Boréal, 1995; Boréal compact, 2011). À la veille de mourir, Gabriel Foucault raconte à son fils Victor sa jeunesse dans le village de pêcheurs de la Baie des chaleurs. « Avec ce chant d’amour et de mer, sa narration poétique et rêveuse, son ancrage dans l’histoire sociale, Rachel Leclerc prend place à côté des grands écrivains de la Gaspésie », exprime l’écrivain Jacques Allard, président du jury. À ses côtés siégeaient l’écrivain Robert Lalonde, le libraire Billy Robinson (De Verdun, Montréal), l’auteure et critique Martine Desjardins et l’auteure, éditrice, journaliste et traductrice Marie-Andrée Lamontagne.

Une bourse de 5000 $ accompagne ce prix et l’éditeur du livre bénéficie de 50% du coût de réimpression jusqu’à un montant de 5000 $. L’auteure aura aussi une place de choix dans la programmation des Correspondances d’Eastman en août prochain.

« On a cru que ça ne s’arrêterait jamais, que le ciel était crevé. Heureusement, il y avait la mer pour prendre toute cette eau qui dévalait les collines et les montagnes et courait jusqu’au bord des falaises. Mais la terre a quand même été vite saturée, gorgée des pluies diluviennes du printemps. Le sol n’était plus qu’un lac de boue, et on mettait des heures à rassembler son courage pour sortir chercher un bout de lard ou un quart de mélasse qu’on faisait marquer au magasin de la Compagnie. »

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