Prix de Flore 2013 : Monica Sabolo

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Qui aura droit au privilège d’un verre de Pouilly quotidien au Café de Flore pendant toute la prochaine année? Eh bien, c’est Monica Sabolo qui vient d’être récompensée du Prix de Flore 2013 pour son roman Tout cela n’a rien à voir avec moi. Ce prix créé par Frédéric Beigbeder en 1994 vise à dénicher un jeune auteur talentueux et prometteur. Au cours des années, il a récompensé des auteurs tels que Michel Houellebecq, Christine Angot, Pierre Mérot et Amélie Nothomb. L’écrivain honoré reçoit une bourse de 6150 euros (un peu plus de 8500 $), en plus d’avoir un verre gravé à son nom au Flore et qu’il pourra demander à ce qu’il soit rempli chaque jour d’un peu de Pouilly fumé, vin blanc sec et fruité.

Troisième roman de l’auteure, Tout cela n’a rien à voir avec moiest un roman hybride qui joint plusieurs formes et genres, allant du récit témoignage à une enquête fiction en passant par l’épistolaire et des images photographiques. « Donc c’est un manuel de survie à un chagrin d’amour qui déraille complètement », résume elle-même Sabolo.

Lors de la rentrée littéraire en août dernier, le journaliste Charles Consigny du journal Le Point dit de Tout cela n’a rien à voir avec moi qu’il «  est un grand livre, remarquablement bien écrit, parfois même de façon bluffante, avec une beauté et une précision que l’on n’aperçoit que chez les très bons écrivains. C’est d’autant plus frappant que l’on ne s’y attend pas, qu’on pense que les photos servent à masquer une faiblesse stylistique – eh bien, non, le style est superbe, voire, par moments, éblouissant. » Radiographie du chagrin d’amour, l’auteure chemine jusqu’à la source du mal, inspectant même dans la mémoire génétique pour pister les manques, sans négliger les touches humoristiques.

Le 27 juillet 1971, à midi quarante-cinq, elle accoucha au Grande Ospedale, 9 via Caradosso, seule dans une chambre qui lui rappelait sa cellule de pensionnaire. « Seule comme un chien », précisa-t-elle plus tard. Son frère Augusto passa la voir dans la journée. Elle se moucha dans sa chemise en lançant des regards pleins de méfiance à Monica, posée au bout du lit comme un colis sans destinataire et qui ressemblait de façon déconcertante à un poulet.

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