Le jury, composé de Geneviève Boudreau, Jean-Sébastien Lemieux et Philippe Mottet, a aimé que l’autrice fasse « le choix de la douceur et de l’allégresse. Elle s’attache à mettre en scène, sans artifice, un monde intérieur où la banalité de l’existence retrouve une pleine signifiance. Le quotidien y prend toute la place, mais c’est un quotidien habité, qui invite à la lenteur, à la considération de chaque instant ».
Il ajoute : « L’écriture de Natalie Jean est sensible et sensuelle, axée sur les impressions furtives, les odeurs, les couleurs, les lumières, qui saisit ces mille petits détails perdus dont se compose la trame de l’existence et dont la mémoire, habituellement, ne garde aucune trace. Cette vigilance permet un renversement des perspectives, le regard débusquant, à même les espaces et les jours traversés, la beauté imprévue. »
Interrogée par Isabelle Beaulieu sur la présence d’une certaine gravité à travers plusieurs moments de grâce dans ses nouvelles, Natalie Jean répond dans un entretien pour Les libraires : « Dans mes histoires, j’ai remarqué que j’avais, comme quand je dessine, un souci d’équilibre entre l’ombre et la lumière. J’enterre un destin, cinq pages plus loin, c’est le printemps, il pousse des fleurs dessus. Je suis biophile, la complexité du monde vivant me fascine : coloré, contrasté, multiforme, grave, dur, impitoyable, inéluctable, organisé, vivace… Mon travail consiste à transcrire cette fascination, de manière à pouvoir la partager. »
Le prix littéraire Adrienne-Choquette est décerné annuellement au meilleur recueil de nouvelles paru au Canada français. Il est habituellement remis lors du Salon international du livre de Québec.
Photo : © Caroline Jean
