Mohammed Hasan Alwan, originaire de Riyad en Arabie saoudite et vivant aujourd’hui à Ottawa, est le lauréat du Prix de la littérature arabe 2015. Son roman Le castor a été primé avec une forte majorité. Il raconte l’histoire de Ghâleb, la quarantaine, un Saoudien dérivant sur les eaux de l’Oregon. Ce dernier rencontrera un mammifère étrange qui fera resurgir tout son passé et fera naître en lui une profonde remise en question.
« Formidable passerelle entre les cultures, ce prix témoigne de la façon dont la littérature s’affranchit des frontières pour inviter écrivains et lecteurs à parcourir ensemble le chemin merveilleux qui les conduira vers des territoires communs », a exprimé l’auteur.
L’écrivain Alwan a publié un recueil de nouvelles, un essai sur l’émigration et quatre romans, Le castor étant le seul à avoir été traduit en français jusqu’à maintenant.
Créé par l’Institut du monde arabe et la Fondation Jean-Luc Lagardère, le Prix de la littérature arabe est doté d’une bourse de 10 000 euros (environ 15 000 dollars canadiens).
Extrait du roman Le castor de Mohammed Hasan Alwan :
« Lorsque j’ai vu ce castor pour la première fois, j’ai eu comme un sentiment de familiarité. Il faut croire que lui aussi, sans quoi il n’aurait pas grimpé sur la berge rocheuse pour venir fouiner dans mon panier et piétiner mon tapis. Observant ses incisives protubérantes, et cette teinte orangée qu’elles avaient à force de grignoter l’écorce des chênes et des saules, j’ai revu subitement les dents de ma sœur Noura avant qu’elle entreprenne de les redresser avec tout un système de bagues et de broches – à quelques mois de son mariage, sa bouche était encore un véritable chantier de construction. »
À lire sur le même sujet: Le Prix de la littérature arabe à Mohamed al-Fakharany
