Pour une deuxième année consécutive, le Québec fait bonne figure sur le podium du prix littéraire français Sade.

L’an passé, Kevin Lambert, auteur des éditions québécoises Héliotrope, avait remporté le prix avec Querelle de Roberval, édité en France chez Le Nouvel Attila sous le titre Querelle. Cette année, la récompense va à Marie-Pier Lafontaine pour son premier roman Chienne, paru également chez Héliotrope au Québec et au Nouvel Attila dans l’Hexagone.

Ce livre percutant livre la dureté d’une jeunesse vécue dans la violence d’un père qui mettait en pratique d’abominables scénarios. « Un récit dur, brutal, sur une enfance remplie d’horreur. Marie-Pier Lafontaine a réussi à mettre des mots sur l’indescriptible. Elle fait surtout parler les silences, tout ce qui ne se dit pas, mais se devine », exprime Marie-Hélène Vaugeois, de la librairie Vaugeois à Québec.

Je dissimulais mes désirs dans des textes de fiction, enfant. Deux sœurs en fugue. Pourchassées par un monstre à deux têtes. Elles s’enfuyaient dans de sombres forêts. S’armaient de branches, de bâtons. Aujourd’hui, je ne cache plus mes désirs. Je voudrais que ce texte décime ma famille entière. – Marie-Pier Lafontaine, Chienne

Une œuvre inédite de Guillaume Soulatges est remise à l’auteure Lafontaine. En parallèle, le jury a décerné un prix spécial qui est allé au Journal intime (1926-1940) de Julien Green édité dans Journal intégral (1919-1940), chez Robert Laffont. Un prix de l’essai a été octroyé à Vacher l’éventreur de Marc Renneville (Jérôme Million) et un prix d’art a honoré Les tasses (Agua) de Marc Martin et Céroplastie, corps immortalisés (Le Murmure) de Nathalie Latour et Thomas Deschamps (photographe).

Photo de Marie-Pier Lafontaine : © Sandra Lachance

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