Marie-Eve Bourassa remporte le prix Arthur-Ellis

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Le prix Arthur-Ellis récompense chaque année le meilleur du polar canadien. Parmi les cinq livres finalistes en compétition dans la catégorie Meilleur livre en français, celui qui a été proclamé lauréat est Red Light (t. 1) : Adieu, mignonne de l’auteure Marie-Eve Bourassa, un bel exploit pour un premier roman policier. Ce premier tome d’une série qui en comptera trois se passe dans le Montréal des années 20 dans un quartier aux contours illicites.  

En entrevue à la revue Les libraires, Marie-Eve Bourassa raconte : « J’ai vécu dans ce qu’on a déjà appelé le Red Light. J’y ai étudié. J’ai aussi tenu le bar d’un établissement, coin Ontario et Sanguinet, situé en plein dans le cœur de l’ancien quartier chaud. On m’avait dit que ça avait été un ancien bordel – comme à peu près toutes les bâtisses du quartier – et j’avais eu envie d’en savoir plus. De fil en aiguille, de lectures en recherche, j’ai commencé à rebâtir ce quadrilatère-là, y faire vivre des gens. » À l’heure où l’on célèbre le 375e anniversaire de la métropole, il est intéressant de la découvrir aussi sous ses aspects clandestins.

« On étouffait à l’intérieur, mais on étouffait dehors aussi. Un mélange de ces effluves étranges provenant des restaurants du quartier, des blanchisseries et des détritus qui pourrissaient au soleil. Sortir pour prendre un peu d’air était illusoire. Ici, l’air était quelque chose de rare et de court, de ranci comme le cœur de Montréal et de ses habitants. Pour respirer, il fallait faire le trajet jusqu’au port, au bout des quais. Mais ça, c’était quelque chose de dangereux : immanquablement, ça donnait des envies de disparaître. De monter sur un bateau en direction de va savoir. »

Le roman a également remporté le prix Jacques-Mayer du premier polar remis lors du gala de Saint-Pacôme en 2016. 

Photo de Marie-Eve Bourassa : Mathieu Rivard

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