Le monde du travail est fascinant. Nous sommes lundi matin, et une grisaille des plus oppressantes tapisse le ciel de Québec. La sonnerie stridente du téléphone portable résonne, vous avez beau vous enfouir sous les couvertures, elle est toujours là, incitant à se lever, à prendre un café et une douche et à se rendre au bureau. Résigné, vous l’éteignez et vous vous dirigez vers la cuisine pour découvrir les nuages menaçants. Mais contrairement à ce qu’on pourrait vous faire croire, tous les lundis ne se valent pas. Celui d’aujourd’hui est différent : vous ne devez pas seulement saluer vos collègues, vous devez également en féliciter. En effet, avec Luc Proulx, Sévryna Lupien, la précieuse adjointe aux communications et chargée de projets de Les libraires, a obtenu le Prix littéraire de l’École secondaire Marcellin-Champagnat.

Visant à promouvoir la littérature québécoise et la lecture, cette récompense est attribuée par jury, composé d’élèves et d’éducateurs. Dans la catégorie premier cycle, il s’agit donc du roman de Luc Proulx Le carnaval des masques qui a été plébiscité par les jurés, devançant Les moustiques de Jocelyn Boisvert, ce dernier ayant toujours le prix du CALQ en consolation, Gladiateurs virtuels de Paul Roux et Quatre contre les loups de Sonia Sarfati et Lou Victor Karnas. Le carnaval des masques revient sur le mythe de la beauté et des normes au travers du personnage de Francis, aussi intelligent que laid, dans une narration en forme de clin d’œil à la légende québécoise de Rose Latulippe.

De son côté, dans la catégorie second cycle, le livre de Sévryna Lupien, Je ne suis pas de ceux qui ont un grand génie, ne traite pas d’un personnage aussi beau que stupide, mais de Victor, qui préfère qu’on l’appelle Auguste, prénom qui reflète mieux ses ambitions. Sa façon candide de percevoir la vie et de faire le bien autour de lui ont séduit le jury qui l’a préféré à L’interrogatoire de Salim Belfakir d’Alain Beaulieu, à Manikanetish de Naomi Fontaine et à Tsunamis de Michel Jean. Touchée « par la sincérité » de cette récompense, Sévryna Lupien souligne également la joie ressentie à se savoir lue dans les écoles. Une joie certainement ressentie par les lecteurs au fil des pages de son roman rythmé par un « ton fantaisiste et enchanteur ».

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