Du 6 au 10 mai dernier, cinq combattants ont défendu dans l’arène un livre qui représentait leur région. Au terme des débats, le roman Sans capote ni kalachnikov (Mémoire d’encrier) de Blaise Ndala qui était défendu par la journaliste Marie-Maude Denis pour l’Ontario francophone a été proclamé grand gagnant par le vote du public.

Ce livre raconte l’histoire des cousins Fourmi Rouge et Petit Che qui se trouvent bien malgré eux au cœur d’une lutte meurtrière qui a lieu dans leur pays, qui est aujourd’hui la République démocratique du Congo. Leur esprit est marqué par Véronique, une cinéaste montréalaise qui s’intéresse au conflit qui fait rage en terre congolaise.

N’hésitant pas à prendre position politiquement, Marie-Maude Denis a déclaré : « Je suis contente de défendre Blaise Ndala, qui vient de l’Afrique, du Congo, mais qui a choisi l’Ontario, et c’est ça l’avenir de la francophonie en Ontario, ce sont les Africains qui nous aident à ne pas nous faire assimiler et à ne pas disparaître. »

Une finale épique a eu cours entre Manal Drissi qui soutenait De synthèse de Karoline Georges pour la province québécoise et Marie-Maude Denis, cette dernière soulignant le fait que toutes les œuvres en compétition étaient à lire.

Le roman Sans capote ni kalachnikov, ainsi que De synthèse, ont fait l’objet d’un balado conçu et réalisé par Les libraires et La Fabrique culturelle.

La vie secrète des libraires

 

Extrait de Sans capote ni kalachnikov 

Malgré ses atouts naturels qui sont loin de se limiter aux diamants, à l’or et au coltan, cette contrée était un e part parmi tant d’autres sur le continent noir. C’est qu’elle n’a pas toujours été ce qu’elle est devenue par la force des choses, à savoir le nombril incontesté de lamisère nègre sous les tropiques. Pour que Kapitikisapiang, nom qui signifie « terre de la confusion » dans la langue parlée ici depuis la nuit des temps, prenne sa sanglante revanche et fasse sensation du côté d’Hollywood, il aura fallu attendre l’embrouille totale comme on en a rarement vu ailleurs. Il aura fallu, à coup sûr, que mijote sur le feu de la sottise humaine le chaos dans sa plénitude, avant que cette contrée n’entre par effraction au cœur de votre quotidien, avant qu’elle ne vous travaille les tripes matin et soir, comme avant elle Hiroshima, Sarajevo et tout le bazar.

 

Photo : Radio-Canada

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