C’est à la chapelle historique du Bon-Pasteur à Montréal qu’a été remis le 12 novembre le Grand Prix du livre de Montréal à l’écrivaine Marie-Claire Blais pour son roman Une réunion près de la mer (Boréal), dixième et ultime livre du cycle commencé avec Soifs. Dans une prose unique écrit comme d’un seul souffle, la fresque de Blais réunit plusieurs facettes de notre monde contemporain à travers divers personnages qui représentent toute la condition humaine et ce qu’elle contient d’espoirs et de regrets.

« […] il me semble que c’est toujours l’automne, non, nous sommes en été, cher oncle Isaac, ah, voilà pourquoi cette sueur sur mon front, sous mon chapeau, c’est encore l’été et sa torride chaleur, j’aurais dû m’en douter, disait Isaac d’un air consentant, tu te souviens, je n’ai jamais aimé l’été, je recevais trop de visites dans mon île, mes invités recherchaient la fraîcheur de l’océan, et puis je n’aimais pas ce souvenir des cendres de Jean-Mathieu, une petite barque est venue et un marin, non, ce souvenir, je ne l’aimais pas, disait Isaac […] »

Née à Québec en 1939, Marie-Claire Blais écrit son premier roman, La belle bête, à l’âge de 20 ans. Depuis, elle n’a cessé d’élaborer une œuvre marquée par un profond humanisme où la violence et la misère côtoient la beauté et l’émerveillement. En 1966, elle reçoit en France le prestigieux prix Médicis pour Une saison dans la vie d’Emmanuel. Elle a reçu plusieurs autres prix importants qui honoraient l’ensemble de sa carrière, par exemple le prix Gilles-Corbeil et le prix Athanase-David. Elle a également reçu de hautes distinctions dont l’Ordre du Canada (1975) et l’Ordre du Québec (1995).

Les finalistes

Sur la photo : à gauche, l’écrivaine Marie-Claire Blais et à droite Christine Gosselin, membre du comité exécutif de la Ville de Montréal, responsable de la culture, du patrimoine et du design.

Crédits : Mocaphoto pour la Ville de Montréal

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