Au lendemain de la révélation du Goncourt, le prix Décembre, qui se présente comme l’anti-Goncourt en ce qu’il souhaite récompenser un auteur qui n’a pas forcément été à l’avant-scène médiatique, donne son prix à Michaël Ferrier pour son récit François, portrait d’un absent (Gallimard). L’auteur relate son histoire d’amitié avec François, mort noyé avec sa petite fille.

« On dit que les grandes douleurs sont muettes, ou que la souffrance laisse sans voix. Ce n’est pas tout à fait exact. Quand un ami meurt, une partie de notre voix meurt pour toujours avec lui. » Après l’annonce de la nouvelle, ce sont les souvenirs des instants vécus avec l’ami qui reviennent à sa mémoire. « Je voulais que ce livre soit aussi grave que la marbre et aussi léger que le ciel. Avec les réseaux sociaux, la notion d’amitié s’est un peu diluée voire dégradée », dit l’auteur en entrevue à France Culture.

En recevant le prix Décembre, Michaël Ferrier succède à Grégoire Bouillier qui avait reçu l’honneur l’an dernier pour son roman Dossier M. Ferrier, qui était finaliste avec Francesco Rapazzini (L’été vénitien, Bartillat) et Elisabeth de Fontenay (Gaspard de la nuit, Stock) a été élu au troisième tour. Le jury, présidé par Cécile Guilbert, est composé de Laure Adler, Michel Crépu, Charles Dantzig, Arnaud Vivian, Dominique Noguez, Patricia Martin et Amélie Nothomb. Le lauréat reçoit un montant de 20 000 euros, soit près de 30 000 dollars canadiens.

Né à Strasbourg, Michaël Ferrier vit à Tokyo depuis 1994 où il enseigne la littérature.

 

Photo Catherine Hélie : © Éditions Gallimard

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