Vous aviez faites vos prédictions parmi les finalistes aux Prix littéraires du Gouverneur général pour l’année 2019? Le verdict est maintenant tombé. Sept gagnants ont été élus par leurs pairs et reçoivent chacun une somme de 25 000$. Quant à leurs éditeurs, un montant de 3000$ leur est attribué. Les finalistes reçoivent chacun 1000$.

 

ROMANS ET NOUVELLES
Jury : Hervé Bouchard, Blaise Ndala et Élise Turcotte

Résumé de l’éditeur : Quand mon père est mort, je n’ai pas hérité de boîtes pleines de documents et de lettres. Ses cendres ont été jetées à l’eau. Ses biens ont été donnés, détruits à la hâte. Il avait les yeux clairs et portait la barbe. Sur les photos, il avait cette allure virile et négligée caractéristique des années soixante-dix. Il ne pouvait pas se mettre à table sans son couteau de poche et du pain.

« Si Magritte avait peint l’homme au chapeau après le passage de la colombe, ai-je dit à Martin, je pense qu’il aurait fait un trou à la place du visage, un gros trou noir sans nez, sans bouche, sans yeux. Martin m’a répondu que je n’étais pas coupable de la mort de mon père. J’ai rétorqué qu’il me coupait toujours l’émotion à la racine, quand j’aurais voulu qu’il me répète cette phrase ne me serrant dans ses bras. »

 

POÉSIE
Jury : Nora Atalla, Maggie Roussel et Christian Roy

Résumé de l’éditeur :
Entre la dépendance et le ravissement, entre l’amour fusionnel et le parasitisme, la poète montre la noirceur qui s’infiltre dans la maternité.

« Depuis l’attribution
mon enfant n’a ni grandi ni changé

il reste cette petite chose
encombrante et bruyante

j’essaie de lui couper les cheveux
ils repoussent toujours pareils

il doit être lavé et nourri
sinon son état se détériore

je l’ai remarqué à quelques reprises »

THÉÂTRE
Jury : Normand Canac-Marquis, Miriam Cusson et Talia Hallmona

Résumé de l’éditeur : Havre c’est l’histoire d’Elsie, qui vient de perdre sa mère. C’est aussi l’histoire de Matt, qui cherche des traces de son passé. C’est l’histoire d’un énorme trou qui s’ouvre dans la chaussée et de ce qui traînait dans la voiture qui s’est écrasée au fond. C’est une pièce sur le manque, sur l’absence, sur le vide. Mais aussi une pièce sur le trop-plein de souvenirs et de regrets.

« ELSIE et MATT : Le 14 juin à 2h21 du matin, heure avancée du Pacifique, la voiture de l’auteure Gabrielle Sauriol a quitté Island Highway à grande vitesse et a percuté un arbre. Gabrielle Sauriol a été éjectée par le pare-brise de sa voiture dans l’océan Pacifique à la hauteur de Discovery Passage. La garde côtière canadienne et les services d’urgence cherchent toujours le corps de l’auteure. »

 

ESSAIS
Jury : Louis Hamelin, Rachida M’Faddel et Paul Savoie

Résumé de l’éditeur : Cet essai est né d’une expérience vécue. Il ne prend pas pour autant la forme d’un témoignage. Il ne s’agit pas non plus de rouvrir, par les voies détournées de l’écriture, deux procès que des règlements hors cour auraient laissé inachevés. Si l’affaire Noir Canada mérite d’être soumise à l’analyse, c’est en tant qu’elle est symptomatique de la violence sociale qui s’exerce par le dispositif judiciaire et qu’elle nous donne à voir, sous une forme paradigmatique, le rôle stratégique joué par le droit dans la cartographie contemporaine des rapports de pouvoir et de domination.

« Ce livre est donc une invitation à prendre l’affaire Noir Canada au sérieux. En tant qu’elle serait moins une exception qu’une  »exagération ». En tant qu’elle permet, sur le mode de l’emphase, voire de la caricature, de lever le voile sur le rôle tactique du droit dans les technologies contemporaines du pouvoir. Et qu’elle appelle une remise en cause radicale des fondements de notre droit aujourd’hui. »

 

LITTÉRATURE JEUNESSE – TEXTE
Jury : Marie-Célie Agnant, Jocelyn Boisvert et Karen Olsen

Résumé de l’éditeur : Mélodie et Jean-Baptiste ont 17 ans. Il vit au sein d’une famille nombreuse; elle cohabite avec sa mère. Mélodie tente de survivre à une peine d’amour dévastatrice; Jean-Baptiste lutte contre une éducation religieuse envahissante. Elle prend ses études à coeur; il se donne tout entier à son projet sur l’éthologie, l’étude du comportement des animaux. Ils apprendront à s’apprivoiser sous l’ombre des grands arbres du mont Royal, partageant leurs découvertes et leurs révoltes en ce printemps des oiseaux. 

« Mon horaire a changé. Après le jogging en montagne, la journée à sauter d’un cours à l’autre, les conversations avec Mali, Thuy et compagnie, où je dois m’efforcer de ne pas trop laisser paraître que je ne suis plus la Mélodie d’avant, après les deux ou trois heures à éponger les nez qui coulent, jouer avec des camions, faire des serpents en pâte à modeler, raconter des histoires, encourager les rires et consoler les pleurs à la garderie de l’avenue des Érables, j’ai droit à ma pause Jean-Baptiste avant le souper et les devoirs. Maman s’imagine qu’il y a de l’amour dans l’air et ça lui fait tellement plaisir que je n’ai pas osé la contredire. »

 

LITTÉRATURE JEUNESSE – LIVRES ILLUSTRÉS
Jury : Nahid Kazemi, Diane Carmel Léger et François Thisdale

Résumé de l’éditeur : Le jour où la baleine grise à la nageoire dorsale cicatrisée s’empare de son fils, Jack s’embarque dans une folle aventure pour le retrouver. Le pêcheur sera prêt à tout pour y parvenir, quitte à y perdre… son âme.

« Jack était un capitaine des plus assidus. Chaque minute de chaque heure de chaque jour de sa vie il la passait sur son bateau. Et pour être absolument certain de ne jamais avoir à descendre de son bateau (sauf, bien sûr, en cas de force majeure) Jack avait même appris à jardiner. »

 

TRADUCTION
Jury : Myriam Legault, Hélène Rioux et Michel Saint-Germain

Traduction de Catherine Leroux
Résumé de l’éditeur : À Shanghai, pendant la Révolution culturelle, deux familles d’artistes nouent des liens que rien ne viendra briser. Des décennies plus tard, à Vancouver, une jeune femme entreprend de reconstituer leur histoire à l’aide du Livre des traces, un roman sans début ni fin, à la fois fictif et véridique, qui semble renfermer toutes les vies possibles. Ainsi débute une étourdissante quête des origines entre les mailles de l’histoire, la vraie, et l’inventée. 

« En un an, mon père nous a quittées deux fois. La première pour mettre fin à son mariage, la seconde en s’enlevant la vie. Cette année-là, en 1989, ma mère est allée à Hong Kong pour enterrer mon père dans un cimetière près de la frontière chinoise. Puis, effondrée, elle s’est empressée de rentrer à Vancouver, où j’étais restée seule. J’avais dix ans. »

 

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