C’est au printemps 1999 qu’ont été attribués les premiers Grands Prix du livre de la Montérégie. D’abord primé par le public, il est devenu au fil des ans un prix accordé par un jury.

Les Grands Prix se déclinent en trois récompenses distinctes. Le prix annuel Arlette-Cousture se concentre sur la fiction adulte, tandis que les prix jeunesse Philippe-Béha et Bernadette-Renaud reviennent en alternance aux deux ans, le premier félicitant les albums et le second la fiction jeunesse. Le prix Rina-Lasnier qui se consacre à la poésie et celui de l’essai sont également bisannuels.

Lauréat prix Arlette-Cousture
roman, récit littéraire, recueil de nouvelles

Un homme dans la soixantaine prend l’avion pour l’Inde en compagnie de sa blonde. Durant le voyage, il raconte avec humour et intelligence ce qu’il voit et comprend du monde qui l’entoure. Très rythmé et impeccablement construit, ce livre est éblouissant. Il reprend fil par fil la trame d’une vie composée de trajets entre le Québec et l’Inde, d’une relation avec un étudiant alter ego, d’art, de politique, d’humeurs et d’amour. Le lecteur devient captif de cette manière de raconter et, au bout du compte, en ressort chaviré. [Résumé de l’éditeur]

Extrait : « Le soir, pour la bière, Pinxu vous embarque sur sa Royal Enfield Bullet et vous conduit à la limite du hameau, là où on vous sert, à travers des barreaux, une grosse bouteille d’Imperial Blue, enveloppée dans du papier journal comme les nouvelles et les omelettes du matin. »

Lauréat prix Bernadette-Renaud
texte jeunesse

Partir. Le rêve ou la fuite. L’envie, surtout. D’une part, il y a le désir d’arpenter le vaste monde et de découvrir de nouveaux horizons. Mais d’autre part, il y a aussi l’envie profonde de s’enraciner dans un lieu précis. Jeanne, 15 ans, est prisonnière de cette tempête. Où se situe-t-elle sur cette terre? Parfois, elle a l’impression de porter l’univers entier sur ses épaules et elle n’a pas tout à fait tort. D’autres jours, elle est persuadée que le monde pourrait bien tourner sans elle, et là encore, elle n’a pas tout à fait tort. En fuite vers l’aéroport, Jeanne observe les avions, les gens, les départs… avec ses émotions, ses doutes et ses peurs. Mais c’est là qu’elle réussit, étrangement, à calmer les bourrasques et les turbulences de sa vie. [Résumé de l’éditeur]

Extrait : « J’aurais peut-être dû aller au port plutôt qu’ici, à l’aéroport. Mon navire dérive déjà depuis si longtemps […] »

Lauréat prix Rina-Lasnier
poésie

Avec Sudan et Najin et Fatu, les repères, les marques usuelles, rapidement, tombent. Le lecteur est plus près de la peinture abstraite que des codes plus souvent linéaires de la littérature actuelle. L’écriture y est à la fois austère et vibrionnante, ouverte et fermée. La cassure est nette : le plaisir de lecture passe, ou pas, par une appropriation de la proposition poétique. Le lecteur est alors confronté à l’idée que la poésie, par essence, ne peut pas être une marchandise. Pas ici en tout cas. [Propos de l’auteur]

Extrait : « Puis il n’y eut plus que Sudan et Nasima, et Nabiré et Najin, et Najin et Saut donnèrent naissance à Fatu, et Sudan est mort cette année-là, et ils ne furent plus que deux. Deux, et nous étions là, à compter. Et tu parlais, tu continuais de parler, Cassandre, mon amour. Et ma langue morte s’aiguisait sur la pierre noire. »

Les finalistes des Grands Prix du livre de la Montérégie

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