Le dévoilement des gagnants des Prix du Gouverneur général est toujours un moment attendu avec beaucoup d’émotions. Ce prix prestigieux reconnaît le travail des auteurs et autrices du Canada, en français comme en anglais, dans sept disciplines littéraires. Chapeautés par le Conseil des arts du Canada, ces prix représentent la plus grande récompense au pays dans le domaine des lettres. Le jury, composé de trois personnes pour chacune des catégories, est constitué de pairs. Les gagnants nommés ci-dessous reçoivent donc les honneurs ainsi qu’une récompense de 25 000$. Et, nous le souhaitons, encore de nombreux nouveaux lecteurs!

Pour vous rappeler les titres qui étaient en nomination, c’est par ici. Sinon, voici donc les heureux élus 2021!

Du diesel dans les veines : La saga des camionneurs du Nord, Mark Fortier

Essai
Du diesel dans les veines
Serge Bouchard et Mark Fortier (Lux)

De novembre 1975 à octobre 1976, Serge Bouchard a voyagé avec des camionneurs dans le Nord-Ouest québécois. Son but : étudier et observer leur travail pour en faire le sujet de sa thèse de doctorat. Serge Bouchard et Mark Fortier ont transformé la matière de cette recherche ethnographique unique en un portrait vivant et pénétrant du monde des routiers. Ce livre nous entraîne bien au-delà des routes du Nord à l’époque des grands chantiers de la Baie-James. Il nous parle des mystères de la vie, de la liberté et de la création.
[Résumé de l’éditeur]

 

Pendant que Perceval tombait - Tania LanglaisPoésie
Pendant que Perceval tombait

Tania Langlais (Les Herbes rouges)

La poète Tania Langlais nous revient avec un quatrième ouvrage tout aussi raffiné que bouleversant. Dans ce recueil de 89 pages, l’autrice nous transporte dans le monde incompris de la talentueuse Virginia Woolf. Plus précisément, c’est dans l’œuvre Les vagues que nous ferons la connaissance de cet énigmatique personnage qu’est Perceval. Bien qu’il soit secondaire dans le roman de Woolf, ce narrateur muet tient le premier rôle dans les vers de Tania Langlais. Alors que ce récit se déroule sur une seule journée, nous avons l’impression de faire tout un voyage à travers la campagne anglaise. Les mots de l’autrice amènent une réflexion sur la mort préméditée de Perceval, mais aussi de celle de Virginia Woolf. C’est avec une plume assumée que les mots coulent sous nos yeux pour créer une histoire parsemée de petits tableaux tout aussi mystérieux les uns que les autres.
– Émilie Bolduc, Librairie Le Fureteur (Saint-Lambert)

Faire les sucres - Fanny BrittRomans et nouvelles
Faire les sucres

Fanny Britt (Le Cheval d’août)

Ce deuxième roman de Fanny Britt s’articule autour de la relation nouée entre Marion et Adam. À la suite d’un séjour sur l’île touristique de Martha’s Vineyard où Adam frôle la mort dans un accident, la relation jusqu’alors passionnée du couple s’engage sur une pente descendante. À travers le parcours de deux adultes forgés par tous les privilèges sociaux inimaginables — elle, dentiste, lui, chef d’un restaurant chic à succès —, on assiste à leur fuite par le biais d’une narration précise et agile. De l’autre côté, on accède brièvement à l’univers de la jeune Celia, la victime de cet accident, issue pour sa part d’un milieu modeste. Sa force de caractère et sa résilience ne manquent pas de mettre au jour, à la fois magnifiquement et terriblement, l’humain occidental privilégié.
– Anne-Marie Duquette, Librairie Poirier (Trois-Rivières)

 

Vignette du livre CopeauxThéâtre
Copeaux

Mishka Lavigne (L’Interligne)

Dans cette œuvre théâtrale, l’autrice traite d’une relation amoureuse qui s’effrite et de ce qui en reste : la fin, sans grand éclat, mais non sans ravages. Intemporel et poétique, le texte inspiré de l’univers visuel de l’artiste canadien Stefan Thompson flotte entre rêve, réalité et regrets.
[Résumé de l’éditeur]

 

Poèmes, 1938-1984 - Elizabeth SmartTraduction
Poèmes 1938-1984
Marie Frankland (traductrice) (Le Noroît)

Poèmes se compose de quatre parties et rassemble plusieurs décennies d’un travail poétique acharné qui témoigne de l’infatigable vigueur d’une femme dévouée à sa muse. Ayant lutté sa vie entière pour réconcilier les exigences de la maternité et celles de sa vocation d’écrivaine, Elizabeth Smart évoque ce combat dans nombreux de ses poèmes, traçant ainsi le portrait d’une époque où les femmes ont du mal à se tailler une place dans les cercles d’écrivains, aux prises avec les barrières qu’on leur impose et les dilemmes quotidiens. Tout au long du recueil, elle fait cohabiter le trivial et l’universel et se livre à des moments de pure exaltation, s’émerveillant par exemple devant la furie de vivre des plantes, ou de désolation extrême, notamment en face des ravages de la guerre – événement qui l’a intimement et profondément marquée. Sans se soumettre à des formes rigides, les vers de ce recueil célèbrent également les maîtres qui les ont inspirés, s’adressant à eux, avec insolence parfois, afin de permettre à leur auteure d’exister en poésie.
[Résumé de l’éditeur]

À qui appartiennent les nuages?, Gérard DuboisLittérature jeunesse – livres illustrés
À qui appartiennent les nuages?

Mario Brassard et Gérard DuBois (La Pastèque)

Il était certain qu’en joignant la poésie remuante de Mario Brassard aux dessins reconnaissables par leur aspect agréablement vétuste de Gérard DuBois, le résultat serait époustouflant. Ce duo propose l’histoire de Mila, 9 ans, dont le quotidien est rythmé par la guerre ambiante : « Mes parents n’ont pas attendu que le facteur vienne livrer une bombe à notre porte. » Ils partent donc, mais les nuages gris peuvent suivre longuement une vie, tels des souvenirs oppressants qui attendent que le vent tourne.
– Josée-Anne Paradis, Les libraires

Vignette du livre Les avenuesLittérature jeunesse – texte
Les avenues

Jean-François Sénéchal (Leméac)

Quel plaisir que de retrouver Chris, ce jeune homme « en retard » si attachant et, n’ayons pas peur des mots, mon personnage préféré en littérature jeunesse! Après Le boulevard et Au carrefour, Jean-François Sénéchal nous convie à ce dernier chapitre des aventures de Chris, teinté de nœuds qui se dénouent, de boucles qui se bouclent et de chemins qui prennent de nouvelles avenues. Son personnage a pris de la maturité et s’il se laisse encore emporté par son enthousiasme, il sait aussi prendre du recul, offrir son écoute et ses conseils. Avec sa plume sensible et juste, au diapason de la candeur et de la compréhension du monde de son héros pas ordinaire, l’auteur nous offre une trilogie aussi remarquable que bouleversante, truffée de scènes mémorables qui m’habiteront longtemps.
– Chantal Fontaine, Librairie Moderne (Saint-Jean-sur-Richelieu)

 

Du côté anglophone, les gagnants sont :

Sexual Misconduct of the Middle Classes, Hannah Moscovitch
Tainna: The Unseen Ones, Norma Dunning
alfabet/alphabet: a memoir of a first language, Sadiga de Meijer
The Junta of Happenstance, Tolu Oloruntoba
This Radiant Life, Erín Moure (traductrice)
On the Trapline, David A. Robertson et Julie Flett
Firefly, Philippa Dowding

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