Les finalistes du prix Émile-Nelligan

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« Si ce monde pouvait être sauvé, il le serait par ses poètes ». On attribue cette phrase à l’écrivain français Georges Bernanos et si l’on croit à cette idée, il faut vite s’ingénier à prendre soin de la relève. C’est ce à quoi s’emploie la Fondation Émile-Nelligan en remettant un prix annuel à un jeune poète de 35 ans ou moins pour un recueil publié dans la dernière année.

Cette année, le président du jury est Jean-Simon DesRochers. Il est accompagné de Monique Deland et Benoit Jutras. Après lecture de vingt-sept recueils soumis, trois finalistes ont été retenus. Le lauréat, qui recevra une médaille à l’effigie du poète Nelligan ainsi qu’un montant de 7500$, sera connu le 5 mai à 17h30 à la Grande Bibliothèque de Montréal. Une lecture précèdera le grand dévoilement.

Voici les trois finalistes :

Charles Dionne, D’espoir de mourir maigre, Les Éditions de la Tournure

Mais tout n’est pas noir dans D’espoir de mourir maigre. L’espoir existe bien : il existe à travers l’étreinte qui fait office de ligne éditoriale pour La tournure. « Cette espérance des peaux pathétiques qui toujours louchent pour se rencontrer », selon la riche périphrase dans la postface du recueil, on l’entrevoit ici dans l’« espace infini d’une bouteille de Jameson / où se rencontrent nos corps ». Féconde association, qui permet le poète de s’affranchir de la dépossession de son quotidien et de conquérir, en dernière instance, une voix véritablement créative, capable de s’élever au-dessus de la turpitude, de transfigurer la laideur en beauté, de déceler « l’intelligence brillante / de la gentillesse étrange / des choses ».
Critique de Hugo Beauchemin-Lachapelle, via Les Méconnus

Étienne Lalonde, Vivier, Claude, Les Herbes rouges

L’enfance, l’amour, la mort, l’infini, le sacré. La fouille d’une existence révèle plusieurs visages. Du compositeur Claude Vivier, voici un portrait sensible. Celui d’un être à la fois lucide et effrayé, vivant parmi ses démons. Celui d’une âme en constante révolution. Œuvre gorgée de désir, de mystère, et bien sûr de musique, Vivier, Claude est un document d’une beauté singulière. En un travail sur l’indicible, construisant un monde dissimulé entre les lignes, Etienne Lalonde poursuit son exploration des destins. À la manière du portraitiste, il modèle, éclaire sous différents angles, défait et invente la réalité d’une figure vraie.
Résumé de l’éditeur

Michaël Trahan, Noeud coulant, Le Quartanier

Un mur, le pied d’un mur, l’angle formé par le sol et ce mur, un angle presque droit, une allumette et le noir, le bruit que fait l’allumette en craquant, un puits, le fond d’un puits, une corde, sa lumière noire, une toute petite corde, un monde à usage unique, la peur, la peur dans le corps, la peur en nuage autour de soi et de l’allumette, la pluie qui tombe, un ongle gratte la paroi, un chien pisse, minuit sonne, le sol manque sous les pieds, la honte, le cœur qui bat, la corde de plus en plus usée, une porte, le ciel quand même, la lune, les morts sont de plus en plus morts, c’est noir, le nœud coule, une allumette craque et le mur s’éloigne à mesure que j’approche.
Résumé de l’éditeur

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