Propulsé par Passeport pour l’imaginaire, une corporation qui promeut les livres des mondes du fantastique, de la science-fiction et de la fantasy, le prix Jacques-Brossard en est à sa neuvième édition. On semble constater au Québec un intérêt croissant pour les littératures dites « de genre », bien que la tendance soit justement au décloisonnement des catégories, et c’est tant mieux. L’hybridation des genres favorise sûrement la venue de nouveaux lecteurs, ce qui permet de varier les habitudes de lecture et d’élargir ses perspectives. Aussi, de plus en plus d’éditeurs osent publier des romans qui côtoient les mondes supposés. Les éditions Alto en sont un bon exemple, avec des titres comme Station Eleven d’Emily St. John Mandel ou encore Maleficium et La chambre verte de Martine Desjardins, d’ailleurs tous deux couronnés du prix Jacques-Brossard.

Alto réitère cette année en réussissant à placer au nombre des finalistes De synthèse de Karoline Georges, un roman qui n’a pas laissé les libraires indifférents, dont Victor Caron-Veilleux de la librairie Livres en tête à Montmagny : « De synthèse, livre inclassable, s’avère tout de même être le plus abouti de Karoline Georges; c’est qu’elle y insuffle une sensibilité juste et touchante afin de narrer son récit qui pose des questions d’une façon intelligente et qui déstabilise autant qu’il fait grandir son lecteur. »

Les éditions VLB, quant à elles, ont choisi d’éditer et de couronner du prix Robert-Cliche du premier roman un livre fantastique, Maître Glockenspiel de Philippe Meilleur, apprécié aussi de nos libraires. « Ce court roman est délicieusement ridicule. L’auteur crée une charmante caricature de notre monde en ce petit pays sans nom mené par un dictateur (maître Glockenspiel) qui est tellement las de son poste qu’il rêve d’être assassiné. […] Et la fin, autant parfaite qu’inattendue, qui donne un peu d’espoir pour le futur de l’humanité, vous fera sourire intérieurement pendant des jours », commente Magali Desjardins Potvin de la librairie Morency à Québec.

Se hissent également parmi les finalistes deux nouvelles de Pascal Raud, « Cimetière » que l’on retrouve dans le recueil Horrificorama paru ces derniers jours et édité chez Les Six Brumes, éditeur de niche, et « Le caméléon » publiée dans le numéro 202 de la revue Solaris, spécialisée dans les genres de la science-fiction et du fantastique.

Le lauréat sera annoncé le 4 mai prochain dans le cadre du Congrès Boréal qui cette année prendra ses aises du 4 au 6 mai au Temple maçonnique de Montréal.

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