Le 1er mars dernier, la Ville de Québec et le Salon international du livre de Québec ont annoncé les finalistes en lice pour les catégories littérature adulte, essai, littérature jeunesse et poésie du Prix de création littéraire 2022.

Les Prix de création littéraire visent à faire découvrir le talent des écrivains et écrivaines de Québec et à faire rayonner leurs œuvres.

Cette année, les treize finalistes lèvent le masque sur des « récits de vie et [une] quête de soi, [ils] contribuent à la compréhension de l’intime et de l’universel », explique la membre du comité exécutif responsable de la culture Catherine Vallières-Roland.

Le prix de poésie Jean-Noël Pontbriand, qui fait partie du Prix de création littéraire et qui sera remis en même temps, tire son nom du poète québécois du même nom. Il avait été créé en 2013 par le Bureau des affaires poétiques en collaboration avec l’Université Laval où a enseigné le poète pendant une trentaine d’années. Anciennement voué à récompenser un bon nombre d’œuvres dans des domaines différents tels que l’oralité, la création sonore et l’édition, à partir de cette année, il récompensera uniquement une œuvre poétique.

Les finalistes dans la catégorie « Littérature adulte » :

Les singes bariolés de Bernard Gilbert (Québec Amérique)

Un jour de l’an 2000, sur une petite île de l’océan Indien, un biologiste entre en relation avec un curieux primate qui pénètre dans la conscience des humains. Au fil du millénaire suivant, ce singe et sa compagne deviendront les sujets d’une mystérieuse légende. Après tant de siècles de guerre, de cupidité, d’injustice et d’inconscience, sans oublier les pandémies qui déciment les populations, l’espèce humaine décline. Et si c’était pour le mieux? Les singes bariolés explore notre maltraitance de la planète, de l’environnement et de nous-mêmes. Dans cette dystopie, l’auteur nous fait vivre de l’intérieur le quotidien de femmes et d’hommes condamnés à disparaître. [Résumé de l’éditeur]

Prismacolor no 325 de Lyne Richard (Lévesque éditeur)

Dans un quartier populaire, des destins s’entrecroisent. Ceux d’enfants meurtris ou lumineux, ceux d’adultes qui cherchent la beauté en fuyant les petites et les grandes misères du quotidien… Comme elle l’avait fait avec Les cordes à linge de la Basse-Ville (Lévesque éditeur, 2018), Lyne Richard nous entraîne dans les rues de Saint-Sauveur, à la rencontre de personnages simples et vrais. Cette fois, la couleur rouge accompagne ce défilé tantôt déchirant, tantôt attendrissant, mais toujours empreint d’humanité. [Résumé de l’éditeur]

Villes où je n’irai jamais de Hélène Robitaille (Boréal)

Hélène Robitaille nous propose un deuxième recueil de nouvelles qui met en lumière le poids des regrets. Des récits où l’imaginaire côtoie la part manquante de nos vies et la mort. Une grande sensibilité et un imaginaire fécond portés par une prose élégante et maîtrisée. [Résumé de l’éditeur]

 

Les finalistes dans la catégorie « Essai » :

L’Angleterre impériale et les Canadiens 1763-1841 de Michel Brunet (Éditions Pierre Tisseyre)

1763. Dans la vallée du Saint-Laurent, l’empire français abandonne sans états d’âme 70000 Canadiens à son ennemie héréditaire, l’Angleterre, l’autre grande puissance qui aspire à étendre son contrôle sur tout le continent d’Amérique du Nord. Les Canadiens, tolérés initialement que dans la mesure où ils seraient « utiles » à l’empire, sont très vite voués à l’assimilation, bref, à disparaître comme société organisée. Mais les Canadiens refuseront ce scénario d’une mort annoncée. Seuls face à l’empire le plus puissant du monde, ils serviront à celui-ci une improbable leçon de résistance coloniale. [Résumé de l’éditeur]

Entre deux feux de Jonathan Livernois (Boréal)

De la Conquête à l’élection du premier gouvernement de Maurice Duplessis en 1936, les hommes politiques du Québec – qu’ils aient été députés, ministres ou premiers ministres – ont utilisé la littérature. Pendant deux siècles, ils se sont présentés comme des gens de culture, souvent même comme des littérateurs. C’est un peu comme si leur capital culturel, plus ou moins important selon les cas, pouvait se transformer en capital politique. L’homme politique en poste et ce qu’il a pu publier au même moment; ce qu’il a aussi pu dire, par la suite, sur son expérience politique. Comment percevaient-ils la littérature? Comment l’utilisaient-ils? Comment les hommes politiques ont-ils pu stigmatiser l’inculture et la maladresse littéraires de l’adversaire pour mieux l’attaquer politiquement? [Résumé de l’éditeur]

Indien stoïque de Daniel Sioui (Éditions Hannenorak)

À un moment donné, un gars se tanne et il doit faire sortir le méchant. C’est exactement ce qui s’est passé ici. Une petite anecdote anodine a fait déborder le vase, et la colère s’est déversée dans ces pages. L’auteur en profite pour déballer sa frustration, et ce ne sont pas les sujets d’insatisfaction qui manquent pour un Autochtone vivant dans le Québec d’aujourd’hui… Mais ce n’est pas une raison pour le prendre trop au sérieux. Ce n’est qu’un Indien, de toute façon. Indien stoïque est le premier titre de la collection « Harangues », une collection destinée aux voix autochtones désireuses de se faire entendre sur l’avenir des Premières Nations. [Résumé de l’éditeur]

Les finalistes dans la catégorie « Littérature jeunesse » :

La fille qui voulait tout de Lucie Bergeron (Soulières éditeur)

Entre ses cours chez madame Drosdova et ses visites au parc où elle retrouve son père, Alma ne vit que pour son violon. Il n’y a que lui qui réussisse à la faire vibrer. Quand elle joue, l’adolescente a l’impression de toucher à l’immensité, de participer à quelque chose de plus grand qu’elle. Un grand feu fait rage sous ses airs de jeune fille sage. Alma Rochefort donne tout à la musique. Mais un concours auquel elle s’est inscrite vient tout changer. Les amitiés sont attirantes, et les garçons encore plus. Il est facile de se laisser distraire. Tous ces beaux gars peuvent-ils devenir plus importants que sa musique? Doit-elle leur faire confiance et partager avec eux sa passion pour la porter encore plus loin? Pourquoi subir autant de pression, pourquoi s’obliger à suivre toutes les consignes de sa prof sans protester? [Résumé de l’éditeur]

Exit l’innocence d’Esther Croft (Québec Amérique)

Trois mensonges dans une seule phrase, ça fait beaucoup pour un seul père. Moi aussi ça m’arrive de mentir. À l’école surtout. Mais je n’ai pas osé ajouter que même les mensonges les mieux réussis ne changent rien à la réalité. Au fil de huit nouvelles décapantes, les personnages d’Esther Croft s’élancent et quittent l’enfance à grands coups de réalité. Des portes s’ouvrent, des certitudes se brisent, des questions se posent à propos de l’apparence, de l’anxiété de performance, du divorce, mais aussi de l’espoir, de l’amour et de la confiance. Le temps est venu de jouer dans la cour des grands. [Résumé de l’éditeur]

15 femmes qui ont fait l’histoire du Québec de Catherine Ferland (Auzou)

Elles étaient journalistes, sportives de haut niveau, chanteuses, scientifiques, avocates ou encore militantes : chacune a, à sa manière, changé l’histoire du Québec. [Résumé de l’éditeur]

 

Et enfin les voici les quatre finalistes pour le prix de poésie Jean-Noël Pontbriand :

Radiale de Valérie Forgues (Le lézard amoureux)

Le cœur branle. Il tient à un fil, va tomber ou être arraché. Valse-hésitation entre état de crise et métamorphose, entre aimer et se défenestrer, c’est un livre comme un rite de passage, des flammes salvatrices, un accident. Une histoire à laquelle il faut croire pour rester en vie. [Résumé de l’éditeur]

 

Les bêtes vivront désormais plus longtemps que nous de Maryse Poirier (Hashtag)

Dans une langue ciselée à la pointe d’un diamant, Maryse Poirier explore les soubresauts d’un amour menacé par la distance que le temps peut creuser entre ceux qui s’aiment. Peu à peu, la joie partagée laisse place à des calculs aussi complexes qu’éprouvants. Que peut-on opposer à la chute inévitable de l’être aimé? [Résumé de l’éditeur]

Tout est caché de Judy Quinn (Le Noroît)

Pendant que tu fais la sieste à l’hôtel Royal Deluxe je crie ton nom dans les rues de Connaught place parmi des gens criant comme moi après d’autres gens. À tes côtés je crie ton non-nom pour que mon non-moi sache où tu es. Se défait du ciel de Delhi le corps noir du ciel. [Résumé de l’éditeur]

 

Au couchant de la terre promise de Jean Sioui (Mémoire d’encrier)

Une femme a laissé sa voix sur un lit de préjugés. J’ai reconnu son cri. Je l’habite et le propulse dans mes poèmes. Ce recueil de poèmes dédié aux enfants de Joyce Echaquan est un cri du cœur. Jean Sioui, Wendat, et aîné, frappe à la porte de la justice. Le poème, alerte rouge contre l’apathie et l’indifférence, évoque l’histoire tragique des Première Nations. Ce livre est aussi un cri de ralliement et de solidarité entre Autochtones afin de trouver les mots pour nommer et combattre la discrimination systémique. [Résumé de l’éditeur]

 

La remise des Prix de création littéraire aura lieu le 22 mars prochain à 11h à la Maison de la littérature à Québec.

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