Les finalistes des prix Bédéis Causa 2015

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C’est le vendredi 10 avril 2015 à 17h que seront remis à l’Observatoire de la Capitale à Québec les prix Bédéis Causa qui honorent le meilleur de la bande dessinée d’ici et d’ailleurs. Cet événement se tient dans le cadre du Festival de la bande dessinée francophone de Québec (FBDFQ) qui vivra du 8 au 12 avril sa 28e édition. Pour l’heure, voici les noms des finalistes.

Prix Réal-Fillion
Auteur québécois, scénariste ou dessinateur, s’étant le plus illustré avec son premier album professionnel.

Olivier Carpentier et Gautier Langevin, pour Far Out t. 1 (Lounak)
«Les deux fondateurs du collectif « Front froid » travaillent depuis quelques années déjà sur ce projet dévoilé au compte-gouttes sous forme de webcomic. Le fruit de leurs efforts hebdomadaires trouve enfin le chemin des librairies et c’est une heureuse nouvelle, car Far Out est non seulement une petite perle graphique; c’est aussi une des rares bandes dessinées de science-fiction faites au Québec. Carpentier et Langevin ont en effet créé un univers dense et captivant où western et robots cohabitent avec brio. C’est du travail de professionnels, rempli d’humour, qui vous fera passer un très agréable moment, un peu à la manière de Texas Cowboys de Lewis Trondheim et Matthieu Bonhomme, publié chez Dupuis en 2012… avec une touche futuriste et un dessin à couper le souffle en plus!» Cynthia Brisson, Les libraires

Guillaume Perreault, pour Cumulus (Mécanique générale)
«Un jour où il s’ennuie, un jeune garçon regarde à sa fenêtre et remarque un nuage qui flotte seul dans le ciel. Touché par la situation du nuage qui ressemble étrangement à la sienne, le jeune solitaire commence un dialogue avec le cumulus. Ensemble, ils parcourent le village. Doucement, le garçon se confie au sujet de la séparation de ses parents, de sa solitude, de la vie. Une œuvre touchante qui parle de l’enfance mais qui s’adresse au-delà du jeune âge du personnage, à tous ceux qui ont déjà passé par l’enfance… c’est à dire tout le monde!» Mécanique générale
Meilleures ventes – Juillet 2014 – 4e position – Bandes dessinées québécoises – Jeunes lecteurs
 – Librairie Monet, Montréal

Blonk, pour 23 h 72 (Pow Pow)
«Graphiste de profession, Blonk, 47 ans, nous invite ainsi à plonger à notre tour dans un univers aux couleurs vives et faussement naïves, où l’humour s’amalgame doucement au tragique. […] Derrière un découpage rudimentaire que le bédéiste qualifie lui-même de « moule à gaufre », se cache une chouette bande dessinée colorée, dans tous les sens du terme, qu’il vous faudra découvrir, avant qu’il ne soit minuit moins une.» Cynthia Brisson, Les libraires

Grand prix de la ville de Québec
Meilleur album de langue française publié au Québec. 

J’aime les filles (Oie de Cravan), d’Obom
«Voilà un chouette petit livre si vous voulez lire des témoignages de « sorties de placard ». J’avais longuement hésité avant de lire Kaspar, à l’époque. Il est clair que ce type de dessin n’est pas fréquent et que les adeptes de réalisme passent devant en levant le nez. Quelle erreur! Car c’est l’une de mes oeuvres graphiques préférées et c’est avec impatience que j’attendais ce nouveau titre à la couverture provocatrice. C’est parfois avec humour, sérieux, gêne ou excentricité qu’Obom nous livre ces témoignages de femmes qui ont découvert l’amour pour le même sexe. Je crois que c’est un bel ouvrage pour approcher l’homosexualité de belle façon, sans tabous ni préjugés! Et, surtout, pour découvrir ou redécouvrir une artiste talentueuse!» Shannon Desbiens, Les bouquinistes

Promise t. 2 : L’Homme souffrance
(Glénat Québec), de Mikaël
«Deuxième tome d’une trilogie inquiétante. Ce western d’épouvante ésotérique dépeint joliment un combat sans merci entre un démon déguisé sous les traits d’un pasteur et une petite fille habitée par les bons esprits des indiens Shoshone. […] Porté par le dessin du Québécois Mikael, sombre et majestueux, l’histoire prend corps et interpelle. Les paysages glacés, les montagnes enneigées donnent un décor grandiose à des scènes d’action rythmées et bien découpées.» Frédéric Bounous, Planète BD

Le bestiaire des fruits (La Pastèque), de Zviane
«Je dois l’admettre, j’aime dorénavant Zviane d’amour… Tout ce qu’elle touche se transforme en petite perle! Bon, je ne connais pas toutes ses compositions musicales, mais je n’ai aucun doute, ça doit être bon! Et s’il y a une bédéiste à découvrir et à suivre, c’est bien elle! Que ce soit pour le drame ou la comédie, ce qu’elle produit est efficace et nous fait passer un bon moment… Non, mais, une BD sur la dégustation des fruits, cela aurait pu être sérieusement cassegueule! Eh bien non, Zviane y arrive avec brio! Mais, exit le côté sérieux et didactique! Le tout est fait selon ses règles, avec ses amis et elle ne se gêne pas pour modifier ses critères s’il le faut! Une belle salade de fruits à déguster!» Shannon Desbiens, Les bouquinistes

La grande noirceur (Mécanique générale), de Philippe Girard
«Dans son nouvel opus La grande noirceur, c’est le Québec du début des années 40, dirigé d’une main de fer par le clergé et Maurice Duplessis, que l’artiste nous donne à voir. Un Québec étriqué à l’aube de grands bouleversements, qui sert de toile de fond à cet angoissant récit. […] À la lecture de ce récit haletant, les nombreux admirateurs de Philippe Girard renoueront avec cet univers unique qu’il anime admirablement. Une fable introspective et obsessionnelle qui enrichit avec aplomb une bibliographie déjà copieuse.» Jean-Dominic Leduc, Les libraires

La guerre des arts (Pow Pow), de Francis Desharnais
«Dix cases, une bande dessinée, un peu court vous direz-vous! Et pourtant, non, avec seulement dix dessins qu’il répète à l’infini, Francis Desharnais nous raconte une histoire abracadabrante d’artistes enlevés par des extraterrestres pour sauver leur planète.» Marie-Hélène Vaugeois, librairie Vaugeois

Prix Albéric-Bourgeois
Meilleur album de langue française publié à l’étranger par un auteur québécois, dessinateur ou scénariste.

La colère de Fantômas t. 2 : Tout l’or de Paris (Dargaud), de Julie Rocheleau
«Alors que les scènes sont empreintes d’une grande violence, le dessin de Julie Rocheleau est nimbé d’une beauté quasi angélique. L’effet est immédiat : on tombe sous le charme de son style audacieux, soutenu par un découpage original et rythmé.» Cynthia Brisson, Les libraires

Broadway – Une rue en Amérique t. 1 (Soleil), de Djief
«Le bédéiste québécois Jean-François Bergeron, de son vrai nom, signe en solo une époustouflante incursion dans le New York des années folles, alors que tout le monde joue du coude pour se frayer un chemin jusqu’à la gloire. Le dessinateur du « Crépuscule des Dieux » se surpasse graphiquement pour nous offrir des décors chaleureux et enveloppants, aux détails manifestes, qui invitent dès la première page à vivre le rêve américain dans toute sa splendeur. Un univers qui n’est pas sans rappeler celui de Gatsby le magnifique, dont l’adaptation en bande dessinée par Melchior-Durand et Bachelier (Gallimard) traçait également les contours de cette vie de démesure, pourtant si proche de la plus grande crise économique de l’histoire.» Cynthia Brisson, Les libraires

Magasin général t. 9 : Notre-Dame-des-Lacs (Casterman), de Régis Loisel et Jean-Louis Tripp
«Assurez-vous d’avoir des mouchoirs à proximité lors de la lecture de l’ultime chapitre, car, outre une finale digne de la série télévisée Six Feet Under, c’est à un véritable sentiment de deuil auquel vous ferez face. Car on ne quitte pas sans heurt cette truculente brochette d’êtres de papier. Vous êtes avertis.» Jean-Dominic Leduc, Les libraires

Prix Maurice-Petitdidier
Coup de cœur du jury pour album francophone publié à l’étranger.

L’Arabe du futur (Allary), de Riad Sattouf           
«Riad Sattouf revient à l’autobiographie en racontant cette fois son enfance en Libye et en Syrie. Le lecteur découvre donc la vie au Moyen-Orient à travers le regard d’un Arabe blondinet de 3 ans. L’humour de Sattouf est au sommet de sa forme alors qu’il jette un regard rétrospectif sur sa famille, et plus particulièrement sur son père, rempli de contradictions, à la fois autoproclamé athée, et partisan fier du Coran, défenseur des valeurs modernes et grand croyant des dictateurs arabes. Le récit réussit à aborder les conditions difficiles de la famille Sattouf, telles la pauvreté et la tyrannie, sur un ton comique, créé notamment par l’incompréhension du jeune narrateur qui, par exemple, associe Dieu à Brassens. Riad Sattouf ne réinvente pas ici l’autobiographie, mais il lui donne un joli souffle.» – Boris Nonveiller, librairie Monet, Montréal

Les vieux fourneaux  t. 1 – Ceux qui restent (Dargaud), de Wilfrid Lupano et Paul Cauuet
Prix des libraires BD de France 2014 
Trois septuagénaires se lancent dans un road-trip rocambolesque : Antoine vient de perdre sa femme quand il apprend qu’elle l’a trompé, il y a quarante ans, avec son patron. Il décide de commettre un crime passionnel rétroactif et ses amis tentent de l’en dissuader. Meilleures ventes – Juillet 2014 
2e position – Bandes dessineés étrangères – Lecteurs adultes – librairie Monet, Montréal

Blast t. 4 : Pourvu que les bouddhistes se trompent (Dargaud), de Manu Larcenet
«Polza, nouvel itinérant, est soupçonné de meurtre. Il a plaqué sa vie rangée. Il nous rappelle Villon : une liberté sans compromis, consommée à l’excès. Violence insoutenable, maladie mentale et quelques moments sublimes d’absolu : Blast dérange.» Librairie du Soleil, Ottawa et Gatineau

Prix traduction
Coup de cœur du jury pour album publié en français et issu d’une traduction. 

Moi, assassin (Denoël), de Antonio Altarriba et Keko
«Enrique Rodriguez Ramirez est un professeur d’histoire de l’art et un spécialiste réputé sur la représentation de la souffrance dans l’art. C’est aussi un tueur en série. Il ne se présente pas comme un maniaque sadique ou pervers, mais plutôt comme un artiste, un chercheur dans l’art du meurtre. Il se sent obligé d’innover pour chacune de ses « créations », chaque meurtre étant une œuvre d’art unique. L’assassin nous explique sa « démarche artistique » et les raisons motivant ses actes. Un album dérangeant et intense, porté par un graphisme superbe. Incontournable.» – Patrick Pilote, librairie Monet, Montréal 

L’abominable Charles Christopher tome 1 (Lounak), de Karl Kerschl
«D’une tendresse et d’une sensibilité rares, L’abominable Charles Christopher (…) vous fera rire, pleurer, rêver. Depuis 2007, Karl Kerschl anime cet extraordinaire feuilleton sous la forme de courtes vignettes. On y suit Charles Christopher, un hybride de yéti qui erre dans un univers animalier peuplé d’ours mélancoliques, d’oiseaux consultant un insecte psychologue, de mouffettes gloutonnes. Cette étrange et attachante bête aphone est investie d’une mission : empêcher la ville d’atteindre la forêt. À ranger aux côtés de Peanuts de Charles Schulz, Calvin & Hobbes de Bill Watterson et Cul-de-sac de Richard Thompson.» Jean-Dominic Leduc, Les libraires

Vous êtes tous jaloux de mon jetpack (Alto), de Tom Gauld
«L’humour à la fois minimaliste et réfléchi de l’Écossais Tom Gauld a conquis un large public anglophone et c’est avec délice qu’on découvre en français cette sélection de ses meilleures histoires publiées dans The Guardian. Intelligent, efficace, savoureux.» Cynthia Brisson, Les libraires

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