Le prix Nobel de littérature décerne sa récompense à la poète américaine Louise Glück pour « sa voix poétique caractéristique, qui avec sa beauté austère rend l'existence individuelle universelle ».

Il s’agit plutôt d’une surprise puisque son nom ne faisait pas partie des prédictions principales à l’obtention du Nobel littéraire. Louise Glück, 77 ans, est une poète qui débute l’écriture de son œuvre à la fin des années 1960. Les thèmes qu’elle aborde sont souvent reliés à la nature, à l’histoire et à la mythologie, qui sont traitées de manière personnelle avec une fine sensibilité émotionnelle. La résilience est aussi au cœur d’une œuvre qui expose solitude et mélancolie. Son livre majeur est Averno, publié en 2006, qui revisite le mythe de Perséphone prisonnière d’Hadès, dieu de la mort.

Son premier recueil, Firstborn, a été publié en 1968 et a reçu un bon accueil critique. C’est avec son deuxième recueil poétique, The House on Marshland, publié en 1975, qu’on constate toute la portée de cette nouvelle voix. En 2004, elle rejoint les rangs de l’Université de Yale où elle enseigne toujours. En 2012, une anthologie de ses écrits, Poems: 1962-2012, est lancée et cette publication est considérée par le magazine The American Scholar comme un événement littéraire.

Outre la consécration du Nobel, Louise Glück a reçu le prix Pulitzer en 1993 pour The Wild Iris et le National Book Award en 2014 pour Faithful and Virtuous Night.

Louise Glück succède à l’auteur autrichien Peter Handke qui a reçu le Nobel de littérature l’an dernier. Elle est la 16e femme à remporter le prix décerné depuis 1901. La traduction française de ses livres est encore à venir, la publication de ses écrits dans la langue de Molière se limitant à quelques revues, par exemple le poème « L’iris sauvage », traduit par Marie Olivier et édité dans le trimestriel Po&sie en 2014, dont voici un extrait.

« Au bout de ma douleur
il y avait une porte.
Écoute-moi bien : ce que tu appelles la mort,
je m’en souviens.

En haut, des bruits, le bruissement des branches de pin.
Puis plus rien. Le soleil pâle
vacilla sur la surface sèche.
 »

 

Photo de Louise Glück via Open Book

Publicité