Le Prix des lecteurs émergents de l’Abitibi-Témiscamingue

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« Comme vous vous en doutez, le Prix des lecteurs émergents est inspiré du Prix littéraire des collégiens auquel notre collège participe depuis de nombreuses années. L’idée de créer un Prix pour des élèves plus jeunes m’est venue lorsque notre collège a représenté le Québec au Prix Goncourt des lycéens en France. En me rendant là-bas, j’ai constaté que ce type de prix existait à tous les niveaux dans le système scolaire français. Cette constatation concordait en plus avec la publication de nombreux articles concernant les lacunes des élèves du secondaire quant à leur connaissance de la littérature québécoise », nous raconte Marie José Denis, professeure au Cégep de l’Abitibi-Témiscamingue.

Fier du succès de l’année passée où des lecteurs de 4e et 5e secondaires ont consacré grand gagnant le roman Javotte de Simon Boulerice, le Prix des lecteurs émergents de l’Abitibi-Témiscamingue se prépare pour sa deuxième édition. Un comité formé de cinq intervenants littéraires de la région a sélectionné cinq livres québécois (romans ou nouvelles) parmi les quatre-vingts éligibles.

Finalistes 2014

L’enfant qui savait parler la langue des chiens de Joanna Gruda (Éditions Boréal)

Artéfact de Carl Leblanc (Éditions XYZ)

Les abeilles de François Lepage (Éditions Triptyque)

On ne rentre jamais à la maison de Stéphani Meunier (Éditions Boréal)

Motel Lorraine de Brigitte Pilote (Éditions Stanké)

Par la suite, ces cinq finalistes sont donnés à lire aux groupes (5 à 20 jeunes lecteurs) dans les différentes écoles participantes. Un délégué est mandaté pour représenter les trois choix du groupe lors de la rencontre régionale. Les choix sont comparés, et si nécessaire débattus, pour arriver au consensus d’un seul lauréat qui sera annoncé le 23 mai prochain.

Ce qu’il y a de particulier avec le Prix des auteurs émergents c’est qu’il donne la possibilité à des jeunes de sortir de la notion de lecture obligatoire pour basculer dans le monde de la lecture par plaisir. Donner le goût de lire c’est aussi offrir à un adulte en devenir la connaissance de soi, puisque la lecture est une activité qui favorise l’introspection. Elle permet aussi de penser, à travers les personnages et les sujets du livre, le monde qui nous entoure, quitte à devoir parfois s’en affranchir. Et ici, la lecture donne ensuite lieu à des rencontres et des discussions avec d’autres jeunes lecteurs où les visions s’interpellent, se confrontent, s’enrichissent.

Aglaé Desormeaux, une des participantes de l’an passé, écrit dans La Clique du Nord : « C’était une expérience mémorable en ce qui me concerne. Nous avons dû débattre notre point de vue sur notre livre préféré et il était vraiment intéressant de voir l’opinion des autres. […] J’espère que cette expérience va être possible pour plusieurs autres élèves dans les années futures, car c’était une très belle expérience. »

La procédure démocratique avec débats, échanges et respect des opinions est une raison supplémentaire d’avoir foi en des projets du genre, initiés et portés par des professeurs bénévoles.

« J’ai mis en place un projet pilote à l’école secondaire d’Iberville de Rouyn-Noranda il y a de cela 2 ans. C’est à partir de celui-ci que nous avons pu élaborer la version régionale du Prix qui existe depuis l’année dernière. Je dois aussi souligner que la mise en place de ce Prix n’aurait pas été possible sans le soutien des organisateurs du Prix littéraire des collégiens qui nous ont permis d’utiliser leur formule et leur matériel », poursuit madame Denis.

Avec autant de volonté, et de bénéfices qui en dérivent, on ne peut souhaiter qu’un tel projet tienne lieu d’exemple à toutes les écoles du Québec.

Source:

LaCliqueDuNord

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