On l’admet tout de suite, on a un p’tit faible pour Jacques Goldstyn… son coup de crayon sait dire toute son humanité. Qu’il ait reçu cette semaine le prix Artiste pour la paix est tout à fait dans l’ordre des choses. Soyons fiers de lui!

Jacques Goldstyn fait partie de nos vies à plusieurs niveaux. Ses illustrations sont encore au cœur de la revue Les Débrouillards, et ce, depuis plus de 40 ans. Outre ses bandes dessinées autour de Van l’inventeur, il a raconté aussi le parcours de la famille de ce personnage fétiche dans Le dragon vert, qui brosse un portrait de la réalité des boat-people. Il a su toucher petits et grands grâce à ses albums pleins de sensibilité, notamment Le prisonnier sans frontières, Azadah et Jules et Jim. Jacques Goldstyn, alias Boris, s’insinue aussi dans le quotidien de bien des adultes, avec ses caricatures publiées entre autres dans The Gazette, La gazette de Mauricie et L’aut’journal.

Généreux, espiègle et fin observateur, Jacques Goldstyn a cette faculté de traduire l’indicible, de témoigner des travers de l’être humain avec bonté, dirait-on. Il l’affirme lui-même, ses illustrations peuvent être saisies par un gamin de 10 ans et c’est là un immense talent. Ses dessins sont publiés gracieusement pour plusieurs organismes, tels qu’Amnistie internationale, Livres comme l’air et Échec à la guerre, dont les missions rejoignent ses valeurs profondes.

Le prix Artiste pour la paix est attribué par l’organisme sans but lucratif Les Artistes pour la Paix (APLP), chapeauté par le groupe international Performing Artists for Nuclear Disarmament. Fondé en 1984, l’APLP a pour mission de soutenir la création d’œuvres artistiques en lien avec la promotion de la paix, sans parti pris ni tendance politique. Ces œuvres peuvent s’avérer être des outils pour protéger la vie, les institutions scolaires et de santé publique, la culture et les droits de la personne. C’est la première fois que le prix Artiste pour la paix est décerné à un artiste caricaturiste. En honorant Jacques Goldstyn, le jury a tenu à souligner l’important apport de cette profession comme une partie essentielle de l’actualité dans les médias.

La cérémonie de remise a eu lieu à l’École nationale de l’humour à Montréal. C’était aussi l’occasion de remettre le prix Ami des artistes pour la paix, qui a été attribué à Pierre Dubuc, rédacteur en chef de L’aut’journal, un allié précieux de l’APLP. Un hommage posthume a aussi été rendu à Bruno Roy, anciennement associé à l’UNEQ et secrétaire du Conseil d’administration de l’APLP.

Photo : © Patrick Sansfaçon

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