Le prix Albert-Londres va à David Thomson

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Le prix Albert-Londres, dont était aussi finaliste le reporter québécois Guillaume Lavallée, a finalement été remporté par le Français David Thomson pour son livre Les revenants (Seuil). Le prix Albert-Londres couronne chaque année depuis 1933 l’œuvre d’un journaliste globe-trotter qui se distingue. Le jury a voulu saluer le travail de Thomson, un « éclaireur, qui, durant cinq ans, a fait preuve de courage, de persévérance, d’audace et d’une formidable intégrité, toujours à bonne distance de ses sources, dans un univers difficile et dangereux ».

L’ouvrage Les revenants traite des Français qui sont partis en Syrie joindre les rangs du jihad et qui sont revenus au pays. Pour réaliser son enquête, il travaille avec ce qu’il appelle des « sources primaires », c’est-à-dire les jihadistes eux-mêmes. Il les a suivis dans leurs parcours, certaines histoires se finissant par la mort, d’autres se poursuivant par un difficile retour marqué par la désillusion, les chocs psychologiques ou l’ardeur d’agir renouvelée. Pour ce même livre, David Thomson reçoit en décembre 2016 le Grand Prix de la presse internationale.

Ce livre-reportage, même s’il semble tout droit sorti d’une fiction, relate des vérités pour le moins troublantes.

« Ce journalisme est aussi une école de l’humilité. Un jeu d’équilibriste, un brin schizophrène. J’ai découvert de la complexité quand l’explication paraissait élémentaire. J’ai dû penser, souvent, contre moi-même. Me résoudre à accepter une part de mystère quand il devenait impossible de comprendre. Conserver la bonne distance, tenir la neutralité journalistique. Je n’ai jamais été autre chose qu’un simple observateur. Même lorsque je menais des entretiens avec une vieille source qui, en Syrie, retenait en même temps en otage, avant leur exécution, d’anciens compagnons de reportage. »

Le travail d’investigation du reporter, particulièrement dans ce monde en perpétuel mouvement et qui accuse un rythme accéléré, est primordial en ce sens qu’il s’imprègne de son sujet et peut véritablement informer le public sur des situations qui ne peuvent, au risque de galvauder les faits, être abordées en surface.

 

« Un livre qui donne froid dans le dos. À lire absolument. » Anne-Marie Dussault, RDI

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