Le Nobel de littérature est remis à Svetlana Alexievitch

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«C’est un grand écrivain qui a trouvé de nouveaux chemins littéraires.» Ainsi parle Sara Danius, secrétaire perpétuelle de l’Académie suédoise qui décerne chaque année le Nobel de littérature, à propos de l’écrivaine Svetlana Alexievitch.

«Nous vivons entre bourreaux et victimes, les bourreaux sont très difficiles à trouver. Les victimes, c’est notre société, elles sont très nombreuses», dit quant à elle Svetlana Alexievitch, la nouvelle récipiendaire du prix Nobel de littérature, dont les livres sont interdits dans son pays, le Bélarus.

Le jury du Nobel parle d’une «oeuvre polyphonique, mémorial de la souffrance et du courage à notre époque». L’écrivaine et journaliste de 67 ans a entre autres écrit sur la catastrophe nucléaire de Tchernobyl qui a eu lieu en 1986. Elle collige des témoignages percutants et réalise La supplication. Elle écrit également Les cercueils de zinc sur le délicat sujet de la guerre en Afghanistan. En 2013, elle reçoit le prix Médicis de l’essai pour La fin de l’homme rouge ou la fin du désenchantement (Actes Sud). «Je connais cet homme rouge, c’est moi, les gens qui m’entourent, mes parents», confiait-elle en entrevue. «L’homme rouge n’a pas disparu. Les adieux seront très longs», disait-elle. «Je pense que l’Empire n’a pas encore disparu. Et personnellement, j’ai le sentiment inquiétant qu’il ne disparaîtra pas sans que le sang coule». Son premier roman, La guerre n’a pas un visage de femme, est écrit à partir d’entretiens effectués avec des femmes qui ont vécu la Deuxième Guerre.

Svetlana Alexievitch est née le 31 mai 1948 dans l’ouest de l’Ukraine. Elle est la quatorzième femme à remporter le prix Nobel créé en 1901. Le prix est doté d’une bourse de huit millions de couronnes, soit 1 260 000 dollars canadiens. Plusieurs de ses œuvres seront rassemblées dans la collection Thesaurus chez Actes Sud, disponible au Québec le 10 novembre prochain.

Source: La Presse 

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