» Il a élevé sa beauté en une forteresse inatteignable
du haut de laquelle le consacre mon regard
et il me toise des remparts où siège son âme. «
Jean-Baptiste Del Amo, Pornographia
En mars 2009, Jean-Baptiste Del Amo se voit décerner le Prix Goncourt du premier roman pour Une éducation libertine. À la fois roman libertin et d’apprentissage, ce livre n’était pas passé inaperçu, surtout à cause de la maîtrise et de la justesse de son écriture. Avec Pornographia, il poursuit dans la même lignée du roman charnel où la chaleur de la ville pèse sur un homme de retour au pays, égaré et confus par ce qu’il voit et par ses propres désirs. Que le titre suggère un goût de scandale n’empêche pas l’auteur d’être élégant.
« Sans que je sois en état d’en comprendre la raison profonde, la superbe de cette ville croulante me fait écho et participe à mon vertige, elle tisonne en moi une volupté inattendue et je ne marche plus désormais à la recherche d’un souffle ou d’une échappatoire, mais dans le seul but d’une jouissance physique par laquelle je me délesterais d’un poids ou de ma conscience de la ville. »
C’est donc à l’unanimité que le jury (Lionel Aracil, Catherine Corringer, Marie L., Pierre Leroy, Catherine Millet, Ruwen Ogien, Emmanuel Pierrat, Catherine Robbe-Grillet, Jean Streff, Laurence Viallet) a déclaré le 28 septembre dernier à la librairie Les Cahiers de Colette à Paris Pornographia lauréat du Prix Sade 2013.
À Québec, nous aurons le bonheur d’avoir sous peu la visite de l’auteur puisque Jean-Baptiste Del Amo était déjà prévu à l’horaire du Festival Québec en toutes lettres qui commence ce jeudi. Le vendredi 18 octobre à 20h30, Del Amo sera au Studio P pour une lecture d’extraits de Pornographia, avec Sébastien Grandgambe au violoncelle.
Jean-Baptiste Del Amo donnera aussi une classe de maître sur La littérature et le mal le samedi 19 octobre à 14 h à la Bibliothèque Gabrielle-Roy (salle Gérard-Martin).
Réservation obligatoire au 418 641-6788, poste 125 ou [email protected].
Une occasion unique de faire connaissance avec l’œuvre et l’homme.
Source: Le Nouvel Observateur
Photo: BALTEL/SIPA
