La sélection du Prix Anaïs Nin 2017

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Six romans sont en lice pour le Prix Anaïs Nin, qui en est à sa troisième édition et qui vise à promouvoir la littérature française à l’étranger. Ce prix rend également hommage à l’écrivaine Anaïs Nin et « récompense une œuvre qui se distingue par une voix et une sensibilité singulières, l’originalité de son imaginaire et une audace face à l’ordre moral ». Virginie Despentes a été la première lauréate de ce prix pour Vernon Subutex (t. 1) (Grasset), tandis qu’Emmanuelle Richard a été couronnée l’an dernier grâce à Pour la peau (L’Olivier).

Le lauréat 2017 sera dévoilé le 27 février prochain et recevra une bourse de 3000 euros en plus de voir son œuvre traduite en anglais.

Voici les romans en lice : 

Beaux rivages de Nina Bouraoui (JC Lattès)

C’est une histoire simple, universelle. Après huit ans d’amour, Adrian quitte A. pour une autre femme : Beaux rivages est la radiographie de cette séparation. Quels que soient notre âge, notre sexe, notre origine sociale, nous sommes tous égaux devant un grand chagrin d’amour. Les larmes rassemblent davantage que les baisers. J’ai écrit Beaux rivages pour tous les quittés du monde. Pour ceux qui ont perdu la foi en perdant leur bonheur. Pour ceux qui pensent qu’ils ne sauront plus vivre sans l’autre et qu’ils ne sauront plus aimer. Pour comprendre pourquoi une rupture nous laisse si désarmés. Et pour rappeler que l’amour triomphera toujours. En cela, c’est un roman de résistance. [Nina Bouraoui]


Marlène
de Philippe Djian (Gallimard)

Dan et Richard, deux vétérans de l’Afghanistan et amis d’enfance, vivent dans la même ville depuis leur retour des zones de combat. Encore gravement perturbés par ce qu’ils ont vécu, ils peinent à retrouver une vie normale. Le cas de Dan est à peu près réglé – il s’oblige à une hygiène de vie très rigoureuse, travaille assidûment; mais celui de Richard – bagarreur, récidiviste, infidèle – semble définitivement perdu. L’arrivée de Marlène, la belle-sœur de Richard, va redistribuer les cartes. Jusqu’à la tragédie? Condensé dans sa forme, nerveux, Marlène est un roman tout entier tendu par la brusque fuite en avant de ses héros.


Écrire à l’élastique
de Nicolas Fargues et Iegor Gran (P.O.L)

Iegor Gran et Nicolas Fargues dont nous savions qu’ils s’appréciaient réciproquement mais dont nous ignorions le degré de complicité, ont donc écrit ce roman épistolaire à quatre mains. Les thèmes en sont la difficulté à écrire et l’exil aussi bien que les femmes, l’amour, la virilité, le tout sur un ton qui joue et s’amuse du machisme avec beaucoup d’efficacité narrative et romanesque. Mais le mieux n’est-il pas de laisser la parole aux deux auteurs?


Mise en pièces
de Nina Leger (Gallimard)

« Elle construit un palais de mémoire qui, à mesure qu’il se peuple de sexes nouveaux, se complique de couloirs, d’annexes et de dépendances. Les portes y sont toujours plus nombreuses. Elle aurait pu prendre des photos et en faire collection, elle aurait pu tenir un carnet de comptes ou de croquis, utiliser comme support un tableur ou un journal intime, confier à d’autres ses souvenirs plus ou moins retouchés, elle aurait pu oublier – elle a préféré construire un palais. » De chambre en chambre, Jeanne rencontre des hommes. Elle verrouille des portes qui l’enferment avec des inconnus et les rouvre un peu plus tard, emportant avec elle le souvenir du sexe qu’elle a mis à nu, oubliant la personne. Imaginons une vie qui ne serait que sexuelle. Jeanne circule dans Paris et y trame une géographie fantasmatique. Parfois, elle tombe dans les filets qu’elle a elle-même tendus. Une romance à un personnage. Une romance d’aujourd’hui.


Article 353 du code pénal
de Tanguy Viel (Minuit)

Pour avoir jeté à la mer le promoteur immobilier Antoine Lazenec, Martial Kermeur vient d’être arrêté par la police. Au juge devant lequel il a été déféré, il retrace le cours des événements qui l’ont mené là : son divorce, la garde de son fils Erwan, son licenciement et puis surtout, les miroitants projets de Lazenec. Il faut dire que la tentation est grande d’investir toute sa prime de licenciement dans un bel appartement avec vue sur la mer. Encore faut-il qu’il soit construit.


Un saint homme
d’Anne Wiazemsky (Gallimard)

«– Allô? Allô? Anne? C’est vous? Oui, je reconnais votre voix… Elle n’est plus la même, plus grave, moins enfantine… Mais tout ce temps qui a passé… Je vous ai déjà appelée il y a une demi-heure, il y avait une machine, un répondeur, un truc, je n’ai pas laissé de message. Juste avant, j’avais entendu par hasard votre intervention à la radio. J’étais si stupéfait! Je conduisais, j’ai stoppé net et me suis arrêté dans le premier café. Un annuaire et vlan je vous appelle. J’ai repris la voiture et j’étais si ému que j’ai failli emboutir un arbre! Vous entendre, à la radio tant d’années après, vous ne pouvez imaginer le choc! Et là, juste dans la façon dont vous avez dit “allô”, je vous ai reconnue!
– Père Deau! »

 

[Les résumés sont ceux des éditeurs.]

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