Joyce Carol Oates, couronnée du prix Cino del Duca

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Joyce Carol Oates, couronnée du prix Cino del Duca
L’écrivaine américaine Joyce Carol Oates, fréquemment pressentie pour le Nobel, a reçu le prix mondial Cino del Duca, décerné par l’Institut de France pour l’ensemble de l’œuvre d’un écrivain.

Cette récompense, qui s’accompagne d’un montant de 200 000 euros (un peu plus de 302 000 dollars canadiens), souhaite distinguer un « grand humaniste », titre que peut sans doute porter Oates par la façon dont son œuvre foisonnante évoque et dénonce les injustices sociales. Son plus récent roman, Un livre de martyrs américains, aborde le sujet de l’avortement. Dans Paysage perdu (2017), elle fait part de son enfance vécue dans la pauvreté sur une ferme de l’État de New York.

« Un écrivain est peut-être quelqu’un qui, dans l’enfance, apprend à chercher et à déchiffrer des indices; quelqu’un qui écoute avec attention ce qui est dit afin d’entendre ce qui ne l’est pas; quelqu’un qui devient sensible aux nuances, aux sous-entendus et aux expressions fugitives des visages. »

Auteure de romans, d’essais, de nouvelles, de théâtre, de poésie et de livres pour la jeunesse, Joyce Carol Oates écrit également des polars en empruntant les pseudonymes Rosamond Smith et Lauren Kelly. L’écrivaine de bientôt 82 ans a été récompensée de plusieurs prix, notamment celui du Meilleur prix étranger 2013 du magazine Lire pour Mudwoman, du prix Femina étranger en 2005 pour Les chutes et du National Book Award en 1970 pour Eux.

Dans son Journal 1973-1982 (Éditions Philippe Rey, 2009), elle écrira : « J’ai envie d’écrire en permanence. D’écrire Bellefleur (roman qui paraîtra en 1980) continûment. Continuellement. Cela déborde sur tout, dans tout, la sensation persistante, harcelante… que je devrais travailler à ce roman même quand je suis en train de faire mille autres choses. Mais je ne peux pas écrire tout le temps. Je ne dois pas écrire tout le temps. Je ne dois pas écrire tout le temps. Je ne dois même pas envisager quelque chose d’aussi mauvais. »

Photo : Larry D. Moore

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