En exergue du livre Ravissement à perpétuité de Jonathan Charette publié au Noroît en mai de l’année dernière, on retrouve ce vers du poète martiniquais Aimé Césaire : « j’ai marché sur le cœur grondant de l’excellent printemps. » Ce qui est très équivoque si l’on regarde le sort du livre de Charette, livre qui lui a valu le prix Émile-Nelligan 2018, consacré à un poète de 35 ans et moins. L’auteur a plusieurs publications à son actif déjà, notamment dans diverses revues de création littéraire (Estuaire, Exit, Le Sabord, Moebius, Zinc). Il a également fait paraître en 2013 Je parle arme blanche pour lequel il a obtenu le Prix de poésie des collégiens et en 2015 La parade des orages en laisse qui fut finaliste au prix Alain-Grandbois.

Le lauréat reçoit une bourse de 7500$, tandis qu’un montant de 500$ a été remis aux deux finalistes (Daphnée Azoulay, Le pays volant, Les Herbes rouges et Émilie Turmel, Casse-gueules, Poètes de brousse).

Rappelons que le jury était composé de José Acquelin et France Mongeau et présidé par Gérald Gaudet. Le jury a qualifié le recueil de Charette de « genèse poétique de l’être telle qu’on n’en a pas vu depuis longtemps ».

« Je regarde à l’extérieur. Une fanfare brusque les matines en fuite vers la forêt. À moi!

Tout se désagrège quand un bélier renifle le sous-bois. Le paysage ronge ses feuilles tandis que mon haleine est sur le qui-vive.

Les contractions effarouchent mon cœur. Chaque cellule cède à la tachycardie. À moi! »

 

Photo : © Adélie O. Coutu

 

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