Souvent oubliés dans le domaine de l’édition, les livres à compte d’auteur ou autopubliés sont pourtant nombreux. Comme ils ne font pas partie du réseau habituel de commercialisation, ils sont moins médiatisés, et conséquemment moins vus et lus. Pourtant, certains titres méritent ses lecteurs. Pour assurer plus de visibilité à ces ouvrages et ces auteurs, le prix Le passeur décerné par la Fédération québécoise du loisir littéraire octroie ses honneurs à une œuvre faisant partie de l’autoédition. Le 20 septembre dernier, parmi une vingtaine de titres soumis, le prix a été remis à l’auteur Jason Roy pour son recueil Nos regards traîtres. Composé de vingt-cinq nouvelles, le livre se concentre sur les diverses formes de regard. À l’automne 2016, Jason Roy termine une maîtrise à l’Université de Sherbrooke qui a pour sujet « La perspective du regard dans la littérature du fantastique ». En parallèle à sa recherche, il écrit des nouvelles inspirées du thème et décide d’en faire un recueil.

Émule des Théophile Gauthier, Edgar Allan Poe, Henry James et Maupassant, Jason Roy s’inspire des auteurs de fantastique du XIXe siècle dans l’écriture de ses propres livres. Dans ce genre bien particulier du fantastique, « on se demande toujours si ce qui est en train de se passer est réel ou si ce n’est pas le fruit de l’imagination du personnage », explique l’auteur en entrevue au journal La Tribune.

Sans contredit honoré par la remise de cette récompense, Jason Roy exprime dans son mot d’acception : « Assurément, ce prix est primordial dans le paysage littéraire du Québec, puisqu’il vient rappeler que de bonnes choses s’écrivent à l’extérieur d’un champ éditorial trop souvent hermétique, que nombreuses sont les œuvres autoéditées à travers l’histoire littéraire qui n’ont pas eu à rougir devant celles distribuées en masse ».

Jason Roy a publié jusqu’à ce jour deux recueils de nouvelles et un roman. Plusieurs de ses nouvelles ont été publiées dans divers magasines et revues.

 

« Le temps s’écoulait, sans qu’il ne s’en rende compte. Aux premières lueurs du matin, bien qu’il n’ait jamais cessé de regarder, il s’était aperçu, tout à coup, que les filles n’occupaient plus le centre de la pièce. Chacune reposait confortablement sur le lit, le visage inondé de cheveux dorés. »

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