Le prix français Inter, dont le jury est constitué d’auditrices et d’auditeurs de France Inter et qui était présidé cette année par le bédéiste Riad Sattouf, a été remporté par Emmanuelle Bayamack-Tam pour son roman Arcadie publié aux éditions P.O.L en août 2018. « Je suis aux anges, ce n’est pas n’importe quel prix », a déclaré l’auteure sur les ondes radiophoniques d’Inter.

Dans ce livre éclectique aux personnages hauts en couleur, on voit la jeune Farah et sa famille vivre au sein d’une communauté chapeautée par Arcady et où chacun est libre d’être lui-même. Farah, qui en grandissant prend de plus en plus l’allure d’un garçon, devient amoureuse d’Arcady qui la décevra pourtant quand les valeurs libérales de celui-ci seront confrontées à l’arrivée de migrants qui cherchent asile.

« Naturiste dans l’âme, [ma grand-mère] ne perd pas une occasion pour se désaper, mais j’espérais quand même qu’elle attendrait un peu avant de tomber sa robe à sequins. Pour ma part, je suis habituée à voir Kirsten déambuler dans le plus simple appareil. Un de mes premiers souvenirs, c’est de m’être trouvée nez à nez avec sa vulve alors que je sortais de ma chambre. Mon regard arrivait à peu près à la hauteur du piercing industriel qui transperçait l’une de ses grandes lèvres, une sorte de rivet doré du plus bel effet, et je n’ai pas pu m’empêcher d’y porter la main pour m’en emparer fermement, suscitant des hurlements compréhensibles : – Lâche ça, Farah, ce n’est pas un jouet! »

Emmanuelle Bayamack-Tam a également reçu le prix Alexandre-Vialatte en 2013 pour son roman Si tout n’a pas péri avec mon innocence et Arcadie lui a valu d’être sélectionnée pour plusieurs prix. Le roman était d’ailleurs finaliste au Prix des libraires du Québec dans la catégorie « Roman hors Québec ». L’auteure publie également sous le nom de Rebecca Lighieri avec lequel elle a signé les livres Les garçons de l’été et Husbands.

 

 

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