Le 23 mars dernier au Pavillon de la Roumanie du Salon du livre de Paris, l’écrivaine québécoise Nicole Brossard a reçu le Prix international de la littérature francophone Benjamin Fondane. Ce prix, créé en 2006 par l’Institut culturel roumain de Paris, en collaboration avec le Printemps des poètes et la Société d’études Benjamin Fondane, récompense un écrivain de la francophonie et l’ensemble de son œuvre.
Les livres de Nicole Brossard sont traduits en plusieurs langues (en anglais et en espagnol, mais aussi en japonais, en slovène, en allemand et en catalan). L’auteure roule sa bosse depuis nombre d’années et elle est une figure importante des lettres québécoises, tant par ses romans que par sa poésie.
C’est en 1965 qu’elle écrit son tout premier recueil, Aube à la maison. La même année, elle fonde avec d’autres écrivains la revue La Barre du jour, une revue littéraire d’avant-garde. Elle remporte deux fois le prestigieux prix du Gouverneur général avec en 1974 Mécanique jongleuse, puis en 1984 pour Double Impression. Féministe engagée, elle réalise avec Luce Guilbeault le film Some American Feminists produit par l’ONF, elle écrit un texte dans le collectif de la pièce de théâtre La Nef des sorcières et elle lance avec d’autres femmes le journal Les Têtes de pioche.
Le prix Benjamin Fondane vient s’ajouter à la liste de ses honneurs et prouve une fois de plus à quel point l’écrivaine est un jalon incontournable de notre littérature nationale.
Je prends la page par le côté incertain presque désespérant de quiconque sent sa folie sourdre dompteuse arrogante et surtout jamais rassasiée, à l’écoute de toutes les célébrations, la folie fertile qui se lamente et explore dedans la source vive des séjours intérieurs, et toujours je pense à toi comme ma plus belle et vulnérable certitude.
Nicole Brossard / Québec
À toi je parle – Le Tour du monde avec les poètes francophones, éditions Gallimard
