Condé et Mabanckou sélectionnés pour le Man Booker International Prize

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Deux francophones se trouvent dans la liste des écrivains en nomination pour le Man Booker International Prize, une haute récompense britannique, remise tous les deux ans, qui distingue un auteur, de n’importe quelle nationalité, pour l’ensemble de son œuvre. L’auteure canadienne Alice Monroe, nobélisée en 2013, a aussi reçu le Man Booker International en 2009. Le prix est assorti d’un montant de 60 000 livres sterling (plus de 110 000 dollars canadiens). Cette année, parmi les 10 candidats, figurent la Guadeloupéenne Maryse Condé et le Franco-Congolais Alain Mabanckou. C’est le 19 mai à Londres que sera connu le nom du grand gagnant. Les autres auteurs en compétition sont César Aura (Argentine), Hoda Barakat (Liban), Mia Couto (Mozambique), Amitav Ghosh (Inde), Fanny Howe (États-Unis), Ibrahim al-Koni (Libye), László Krasznahorkai (Hongrie) et Marlenevan Niekerk (Afrique du Sud).

Maryse Condé reçoit entre autres prix celui de l’Académie française en 1988 pour La vie scélérate. Le 8 avril, elle publiera un nouveau roman chez Lattès, Mets et merveilles, qui raconte la vie de l’auteure à travers la cuisine.

Alain Mabanckou remporte le Prix des cinq continents de la francophonie en 2005 pour Verre cassé et le prix Renaudot en 2006 pour Mémoires de porc-épic.

« Je commençai à douter sérieusement de la conviction fondamentale de Man Yaya selon laquelle la vie est un don. La vie ne serait un don que si chacun d’entre nous pouvait choisir le ventre qui le porterait. Or, être précipité dans les chairs d’une miséreuse, d’une égoïste, d’une garce qui se vengera sur nous des déboires de sa propre vie, faire partie de la cohorte des exploités, des humiliés, de ceux à qui on impose un nom, une langue, des croyances, ah, quel calvaire ! » Maryse Condé, Moi, Tituba sorcière…

« je tiens désormais à mes souvenirs comme l’éléphant tient à ses défenses, ce sont ces images lointaines, ces ombres disparues, ces bruits éloignés qui m’empêchent de commettre l’irréparable, oui, l’irréparable, j’y pense aussi, me donner la mort, mais c’est la pire des lâchetés, de même que les êtres humains estiment que leur existence vient d’un être suprême, j’ai fini par le croire à mon tour depuis vendredi dernier, et si j’existe encore, nom d’un porc-épic, c’est parce qu’une volonté au-dessus de moi l’a décidé, or s’il en a été décidé ainsi, c’est que je dois forcément avoir une dernière minute à remplir ici-bas » Alain Mabanckou, Mémoires de porc-épic

Sources:
Radio-Canada
Livres Hebdo
Photo via éditions Fayard

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