Le prix Décembre, présidé par l’auteure Amélie Nothomb, ce prix qui se présente comme l’anti-Goncourt en ce sens qu’il veut mettre en lumière une œuvre davantage à l’écart des bruits médiatiques et des trajets commerciaux, a été remis cette année à Claudie Hunzinger pour son roman Les grands cerfs (Grasset). Elle l’a emporté dès le premier tour contre Noël Herpe (Souvenirs-écran : voyage en France 2017-2018, Bartillat) et Sofia Aouine (Rhapsodie des oubliés, La Martinière).

« Honte sur moi, honte sur tous les autres, je ne connaissais pas Claudie Hunzinger », a déclaré Nothomb. L’écrivaine Hunzinger est l’auteure d’une douzaine de livres et est aussi une artiste plasticienne. Dans Les grands cerfs, Pamina vit dans les montagnes avec Nils. Pas trop loin de chez eux, Léo, photographe animalier, a construit une cabane où ils peuvent observer le clan de cerfs et admirer leur beauté. C’était sans compter le sort cruel que certains hommes leur réservent…

« J’avais alors compris pourquoi le premier hiver passé là-haut, je n’avais entrevu qu’un seul cerf, apparu aux Hautes-Huttes, avait été suivi par d’autres en une lente progression de présences. Et j’avais aussi compris, et ça me suffoquait presque d’étonnement, ce qui nous liait : nous n’étions pas seulement des contemporains, les cerfs et nous, arrivés ici la même année du XXe siècle, nous étions des frères. »

À la sortie du roman, Claudie Hunzinger disait : « c’est un livre où je me sens devenir cerf, où je me sens devenir forêt et où je ressens très fort dans mon corps le rétrécissement des espaces, le rétrécissement de la sauvagerie et celui de la liberté ». 

La lauréate reçoit une bourse de 15 000 euros, soit un peu plus de 20 000 dollars canadiens.

 

 

 

Prix Décembre 2018

Photo : © J.-F. PAGA/GRASSET

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