Créé en 2018, le Prix du roman d’écologie a pour mission de sensibiliser les lecteurs francophones à l'écologie en récompensant une œuvre refusant de taire l’irruption des problématiques écologiques. De sa cinquième édition est sorti vainqueur l'auteur québécois Antoine Desjardins pour Indice des feux (La Peuplade).

La cérémonie s’est déroulée le 12 avril dernier à la Bibliothèque nationale de France. Le jeune auteur, qui faisait partie d’une sélection de six ouvrages, s’avoue ému d’obtenir une réaction favorable à son roman de la part des lecteurs d’outremer. Son discours, suivant la remise du prix, effleure la détresse existentielle, mais aussi la solidarité qu’engendrent les changements climatiques :

« Voir mon roman résonner par-delà l’océan et trouver écho chez des lectrices et des lecteurs d’Europe, à des milliers de kilomètres de chez moi, me remplit d’une joie indescriptible. J’y vois une autre preuve que, si cette crise nous unit par la souffrance qu’elle nous inflige, elle peut également donner lieu à des rencontres et à des échanges féconds. »

Alexis Jenni, président du jury et lauréat du prix Goncourt 2011, ajoute que Desjardins « a su dans une langue forte et neuve mêler crises intimes et environnementales, montrant l’omniprésence de celles-ci, même dans le for intérieur de chacun ». Le recueil n’en est pas à ses premiers honneurs. Il a été retenu comme finaliste des prix Adrienne-Choquette, Librairies en Seine, Vleel et Fictionnez-vous à Sablé-sur-Sarthe. Les libraires de notre réseau, toujours sensibles aux plumes émergentes les plus ingénieuses, avaient aussi pressenti tout le potentiel d’Indice des feux lors de sa parution en janvier 2021 :

« Malgré l’existence d’un nombre étonnant de remarquables auteurs s’étant illustrés par le truchement de ce genre aux possibilités inouïes, de Ferron à Bismuth en passant par Moutier, Archibald, Brousseau, Bock, Myre ou Plamondon, la nouvelle demeure, à tort bien sûr, une forme négligée au Québec. Dans la mesure où la rarissime excellence des premières fois rend d’autant plus mémorables les baptêmes de ceux promis à de grandes choses, les sept nouvelles du premier livre d’Antoine Desjardins comptent parmi les meilleures à avoir été publiées dans les dernières années. Traversées par le fil rouge d’un monde qui n’en finit plus de se déliter, abritant de moins en moins une humanité semblant se croire exonérée des menaces qui la guettent, les fictions chargées de réalisme poignant de Desjardins circonscrivent habilement l’angoisse contemporaine d’une génération vouée à subir les contrecoups de la nonchalance d’époques désormais révolues. Un recueil à couper le souffle. » -Philippe Fortin, Librairie Marie-Laura (Jonquière)

Si vous n’avez pas encore mis la main sur un exemplaire d’Indice des feuxl’occasion ne s’est jamais faite aussi irrésistible.

Photo : © Laurence Grandbois Bernard

Publicité