Le prestigieux Man Booker Prize a été remis à l’auteure nord-irlandaise Anna Burns pour son roman Milkman, paru aux éditions Faber & Faber en mai 2018. Ce prix littéraire, qui fête avec cette édition ses 50 ans, récompense chaque année le meilleur ouvrage de fiction en langue anglaise. Étaient encore dans la course l’auteure canadienne Esi Edugyan avec Washington Black publié aux éditions Profile Books, Belinda Bauer pour Snap, publié chez Penguin Random House, Nick Drnaso avec Sabrina publié chez Granta, Daisy Johnson pour son roman Everything Under aux éditions Vintage et Rachel Kushner pour The Mars Room publié chez Vintage en anglais et chez Stock dans sa version française, Le Mars Club

Le jury, sous la présidence de Kwame Anthony Appiah, est unanime sur la qualité de ce roman, affirmant qu’aucun d’entre eux n’a jamais rien lu de semblable, qualifiant l’œuvre de totalement singulière et de très puissante. Milkman mérite grandement les éloges.

Ce roman, dont l’histoire se passe dans une ville fictive, que l’on pourrait imaginer comme étant plus précisément Belfast, ville natale de l’auteure, est écrit à la première personne sans aucun paragraphe et relate la période trouble des années 70 qui perdure en Irlande du nord. Dans ce roman où les lieux et les personnages ne sont jamais vraiment nommés, la violence, l’injustice sociale, l’amour et le quotidien d’un pays en crise sont, eux, nommés avec une grande justesse.

Dans cette ville sans nom, être intéressant est dangereux. « Middle sister », la protagoniste principale, tente d’empêcher sa mère de découvrir qu’elle a un petit ami et essaie de garder tout le monde dans le noir au sujet de sa rencontre avec Milkman. Mais quand le beau-frère renifle ses cachettes et que les rumeurs commencent à grossir, la « Middle sister » devient « intéressante ». La dernière chose qu’elle a toujours voulu être. Être intéressant, c’est être remarqué et être remarqué, c’est dangereux… Milkman est une histoire de potins et de rumeurs, de silence et de surdité délibérée. C’est l’histoire de l’inaction avec des conséquences énormes.
[Traduction libre du résumé de l’éditeur]

Outre l’importante notoriété qui vient avec ce prix, l’auteure recevra également une bourse de 50 000 livres ce qui équivaut à environ 57 000 euros.

Photo : © Eleni Stefanou

 

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