Ce prix existe depuis 1935 et veut mettre en lumière des œuvres pas encore récompensées dont les auteurs sont jugés prometteurs. Le prix Cazes va cette année à Alexandre Postel pour son roman Un automne de Flaubert (Gallimard) paru en février dernier. Il l’emporte avec huit voix contre sept pour Le courage des autres (Grasset) d’Hugo Boris.

Postel s’inspire d’une période désespérée qu’aurait vécue l’écrivain Gustave Flaubert alors qu’il avait 53 ans et qu’il approchait de la faillite, personnelle et financière. Il choisit donc de se rendre chez un ami à Concarneau et de profiter de la mer. Il respirera de cet air durant deux mois et se mettra sans trop d’intention à écrire un conte médiéval. C’est de cet épisode de la vraie vie de Flaubert qu’Alexandre Postel se laissera inspirer et inventera ce à quoi il pensait et ce qui l’a mené à se rétablir.

« Lui qui, en ses moments d’exaltation, se rêvait en Christ de l’art, en athlète du style, en dernier des Latins, découvre soudain son reflet dans le miroir du monde et ce reflet est celui d’un enfant, d’un petit garçon à peine capable de faire ses besoins. C’est plus qu’une humiliation : une déchéance. L’édifice de sa vie est en train de crouler : les choix qu’il a faits dans sa jeunesse, les principes qu’il s’est donnés, tout vacille. Il s’est trompé sur toute la ligne. Il a perdu toute estime de lui-même. Il prend la mesure de son néant. »

Il s’agit du quatrième roman de l’auteur qui avait reçu pour Un homme effacé le prix Goncourt du premier roman.

Photo d’Alexandre Postel : © Catherine Hélie

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