Les libraires conseillent : juin 2017

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Les libraires conseillent répond à la demande des lecteurs avides de suggestions. Chaque mois, un comité formé d’une quinzaine de libraires établit, après moult discussions passionnées et passionnantes, une sélection de cinq livres. 

Essais, BD, romans jeunesse ou pour adultes, d’ici comme d’ailleurs, ces cinq livres sont mis de l’avant dans les librairies membres de notre réseau. Cette initiative est une belle occasion de promouvoir des livres jugés particulièrement remarquables, ainsi que de valoriser le rôle primordial de votre libraire. 

 

L’âme des horloges
David Mitchell (Alto)

« La réalité est relative et peut sensiblement varier en fonction du point d’où on la regarde. Entre bien d’autres observations, c’est l’illustration de ce principe par un éventail de perceptions et de vécus que Mitchell souhaite nous inviter à explorer dans son plus récent roman. Dans la tradition de La cartographie des nuages, une grande fresque se déploie à travers les époques et les lieux, libre de toutes contraintes. Vous en dire plus serait gâcher le plaisir qu’il y a à plonger dans ce type de roman où la découverte progressive d’un univers constitue une part fondamentale de l’expérience. Bondissant d’une tête à l’autre, de narratrices en narrateurs, c’est à tâtons que l’on se rend compte de l’ampleur du nouveau continent qui s’offre à nous. Et chaque fois, on a un peu l’impression d’un nouveau roman qui vient s’arrimer au précédent, renversant la perspective passée et donnant à réfléchir sur l’identité d’où nous pensons. Dans ce générateur de possibles, cet incubateur d’atmosphères, il ne suffit pas de se laisser porter, il arrive qu’il soit utile de se méfier. Car le centre de l’un est toujours la périphérie de l’autre. Oser ouvrir L’âme des horloges, c’est assister à l’un des spectacles les plus éblouissants du magicien des lettres britanniques. » 
Thomas Dupont-Buist, librairie Gallimard (Montréal)

Quand sort la recluse
Fred Vargas (Flammarion)

« C’est avec un plaisir jubilatoire que j’ai retrouvé les délicieux personnages que nous a concoctés Fred Vargas au fil de ses livres. Que ce soit Adamsberg et ses grandes errances, Danglard et sa science infuse ou Retancourt et sa formidable énergie, l’auteure possède et la plume et le ton pour donner vie à cette fameuse brigade. Cette fois-ci, la bête est une araignée tueuse qui sème la pagaille dans l’esprit du commissaire. Et c’est le sourire en coin qu’on se fait prendre dans la toile de ce polar divertissant et fin, charmé comme toujours par ce petit goût de folklore qui plane. »
Chantal Fontaine, librairie Moderne (Saint-Jean-sur-Richelieu)

Les petites victoires
Yvon Roy (Rue de Sèvres)

« J’ai lu cette bande dessinée avec mon côté papa. Qu’aurais-je fait si l’un de mes garçons était né autiste? Jusqu’où aurais-je été prêt à me battre pour qu’il vive une vie normale? C’est le combat du Québécois Yvon Roy, papa d’un petit garçon atteint d’autisme que l’on suit dans ce magnifique album. Là où plusieurs auraient jeté l’éponge, monsieur Roy, à l’aide de la maman, travaillera d’arrache-pied pour donner à son garçon les bases d’une vie normale. En suivant leurs échecs, mais surtout, leurs petites victoires, on ne sort pas indemne de cette lecture. Émouvant et positif! »
Shannon Desbiens, librairie Les Bouquinistes (Chicoutimi)

Lettres québécoises, no 166

« Bien qu’elle revête un tout nouveau look, Lettres québécoises peut se targuer d’offrir toujours le même contenu de qualité. En effet, les critiques littéraires se trouvent encore au coeur de la mission du magazine. Par ailleurs, le dossier sur Catherine Mavrikakis constitue à lui seul un tour de force. Tant l’autoportrait qu’elle rédige, que le questionnaire LQ – dont certaines réponses de l’auteure m’habitent encore – de même que ce texte signé par Jeremy Laniel, qui nous amène à la découverte de la bibliothèque de la dame de lettres. La nouvelle équipe de rédaction a su s’entourer de collaborateurs d’expérience afin de nous présenter un formidable numéro. On attend la suite avec impatience! »
Audrey Martel, librairie L’Exèdre (Trois-Rivières)

Nous sommes bien seules
Julie Bosman (Leméac)

« Un recueil de nouvelles touchant inspiré par la rencontre entre l’auteure et des femmes seules. Chacune d’elles a une histoire à raconter, qu’elle soit une éternelle célibataire, une veuve ou une aidante naturelle auprès d’un mari sans aucune autonomie. Ces femmes, en général, constatent sans se plaindre, sont reconnaissantes et surtout lucides devant leur situation. Un recueil qui donne envie d’écouter les gens autour de nous, de connaître leur histoire et de briser un peu la solitude. »
Marie-Hélène Vaugeois, librairie Vaugeois (Québec)