Les libraires conseillent : janvier 2023

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Utopia Avenue
David Mitchell (Alto)

Londres. Années 1960. La scène rock est aussi grouillante qu’imprévisible, les groupes se font et se défont, les gloires se consument, le ciel est bas, les ego enflent, il ne fait pas toujours bon vivre dans le giron volatil de l’univers des musiciens, les alliances sont éphémères, les marchands ne sont jamais loin du temple, les lendemains chantants ont souvent la voix enrouée, l’amour est sans pitié et la musique n’a jamais été aussi bonne. Dans une traduction impeccable de Nicolas Richard, qui laisse la part belle au vocabulaire typique du rock sans franciser à outrance ce qui peut difficilement l’être sans que n’en soit dénaturé le sens, le nouveau roman de David Mitchell plonge au cœur de la création et de l’ascension d’Utopia Avenue.
Philippe Fortin, Librairie Marie-Laura (Jonquière)

Clara, une jeune femme au début de la vingtaine, est coiffeuse dans un petit salon à Chalon, en France. Entre sa patronne nostalgique, ses collègues pour le moins spéciaux, les clients et son amoureux que tout le monde lui envie, elle trouve son quotidien un peu monotone. Un jour, un joli client oublie un exemplaire d’un livre de Marcel Proust après avoir été coiffé par Clara. Quelques mois plus tard, le roman lui retombe sous la main et elle commence à le lire. S’ensuit une grande histoire d’amour entre la jeune coiffeuse et l’écrivain d’À la recherche du temps perdu, qui changera complètement la vie de Clara et lui redonnera un sens. Ce roman est un petit bijou! Il se lit d’une traite et donne envie de (re)découvrir l’œuvre de Proust. Une excellente lecture pour les vacances de Noël, en regardant la neige tomber.
Véronique Tremblay, Librairie Vaugeois (Québec)

Glu
Clémence Dumas-Côté (Les Herbes rouges)

Lorsque son voisin se jette en bas d’un toit un soir de printemps, une jeune femme se demande ce qui l’empêche de faire pareil. L’idée de pouvoir en finir à tout moment la fait sentir puissante. Mère d’une petite fille de 2 ans, elle peine à garder la tête hors de l’eau. Dans un Parc-Extension qui grouille de vie, la narratrice revisite certains moments de son enfance et de son couple aujourd’hui séparé. Après avoir publié des recueils de poésie, Clémence Dumas-Côté offre un premier roman troublant qui, s’il semble sombre à première vue, nous chuchote plutôt ce qui est beau et vaut la peine d’être vécu.
Jacinthe Crête, Librairie Monet (Montréal)

Cet album s’avère un trésor d’informations pour qui veut connaître comment se fabrique un livre. Valérie Fontaine, auteure jeunesse accomplie, explique tous les rouages du milieu du livre, de l’idée qui pointe dans sa tête jusqu’à l’arrivée du livre en librairie, en passant par tous les corps de métiers qui participent à son élaboration. Si elle s’adresse avant tout aux jeunes lecteurs, nombre d’adultes y apprendront sans doute moult détails sur la chaîne du livre. Joliment illustré par Aurélien Galvan, Le monde du livre de A à Z est un incontournable pour les mordus du livre!
Chantal Fontaine, Librairie Moderne (Saint-Jean-sur-Richelieu)

La méduse
Boum (Pow Pow)

Si ce n’était pas de cette petite méduse, logée dans son œil depuis peu, Odette filerait le parfait bonheur : libérée de l’omniprésence maternelle, libraire dans une petite bouquinerie de quartier et cerise sur le sundae, en amour avec la belle Naïna. D’après le docteur, simple fatigue oculaire qui devrait se dissiper avec le temps. Sauf que les saisons passent et les méduses se multiplient (au point de se répercuter dans la forme même du récit). Odette l’indépendante, fille de personne, devra bien apprendre à accepter les mains tendues par ses proches. Aux antipodes du style de dessin de ses Boumeries, rappelant La petite révolution tout en étant davantage naturaliste dans son approche, La méduse lance avec brio la première collaboration entre la bédéiste et les éditions Pow Pow. Un gros gros GROS coup de cœur pour cette BD tissée d’amour, de douceur et d’amitiés.
Gabriel Guérin, Librairie Pantoute (Québec)