Les libraires conseillent répond à la demande des lecteurs avides de suggestions. Chaque mois, un comité formé d’une quinzaine de libraires établit, après moult discussions passionnées et passionnantes, une sélection de cinq livres. 

Essais, BD, romans jeunesse ou pour adultes, d’ici comme d’ailleurs, ces cinq livres sont mis de l’avant dans les librairies membres de notre réseau. Cette initiative est une belle occasion de promouvoir des livres jugés particulièrement remarquables, ainsi que de valoriser le rôle primordial de votre libraire. 

Voici la sélection d’avril :

 

Léonard de Vinci : la biographie
Walter Isaacson (Flammarion Québec)

Tout d’abord, je m’attendais à un beau petit voyage dans le temps. L’Italie du XIVe siècle en compagnie de Léonard de Vinci, ce n’est pas rien! Mais vous allez peut-être rire, à la lecture de ce livre, un constat plutôt ludique s’est imposé à moi : cet homme ne finissait presque rien! Il avait moult projets entrepris ou à entreprendre qu’il remettait à plus tard, il révisait, retouchait, étudiait de façon scientifique; mais si vous donniez un contrat à Léonard, il y avait de fortes chances que vous ne l’ayez jamais. Et pourtant, cet homme, aujourd’hui, est un génie! J’ai encore des chances!

Sérieusement, l’œuvre d’Isaacson est finement conçue pour nous dépeindre un homme qui a révolutionné la science et l’art en général et qui a eu une vie pas banale. C’est illustré et très bien documenté. Une bio comme je les aime!
Shannon Desbiens, librairie Les Bouquinistes (Chicoutimi)

 

Speak
Emily Carroll (Rue de Sèvres) 

Melinda, 15 ans, subit le pire lors d’une soirée d’été. Elle garde le silence sur le drame, se terre dans son mutisme, se perd dans sa solitude. Ses notes dégringolent et ni ses parents, ni ses profs ne s’interrogent sur son changement d’attitude. Une histoire rude et prenante, vécue par l’auteure, sur le viol, oui, mais aussi sur l’indicible cruauté de la ségrégation à l’école et sur le rythme propre à chacun de la guérison. Speak, c’est aussi un graphisme épuré, un trait sensible qui sait suspendre le temps, un dessin en parfait équilibre avec le texte.
Chantal Fontaine, librairie Moderne (Saint-Jean-sur-Richelieu)

 

La fille dans l’écran
Manon Desveaux et Lou Lubie (Somme toute) 

La fille dans l’écran, c’est deux auteures, deux styles en parallèle, deux personnages qui habitent dans deux pays différents et une rencontre qui changera tout. Manon Desveaux donne vie à Coline, une illustratrice vivant avec de l’anxiété généralisée qui l’empêche de fonctionner au quotidien; Lou Lubie illustre Marley, une barista menant une vie bien rangée avec son copain, après avoir oublié sa passion pour la photographie. Leurs échanges sur Internet ébranleront leurs certitudes et de cette rencontre naîtra un amour inattendu. Les illustrations parlent et les émotions abondent à la lecture de cette bande dessinée que vous lirez d’un seul trait.
Julie Mavie Coutellier-Savard, Librairie du soleil (Hull)

 

Roux clair naturel
Fanie Demeule (Hamac) 

Roux clair naturel est un récit tout simplement percutant. Le roux, dans toute sa splendeur, est mis à l’honneur dans cette histoire où l’apparence physique s’avère la thématique principale. Au fur et à mesure que nous tournons les pages, nous assistons à la déchéance d’une jeune femme qui se terre dans un mensonge à l’entretien complexe. Les mots de Fanie Demeule mettent en scène l’importance du regard que les autres nous portent, mais aussi l’image que nous projette le miroir : entre d’autres mots, la difficulté à assumer notre identité. La fin nous laisse sous le choc, un peu comme la lecture entière de cette œuvre!
Justine Saint-Pierre, librairie du Portage (Rivière-du-Loup)

 

Je marche avec Vanessa
Kerascoët (La Pastèque)

Vous serez tout de suite charmés par la délicatesse des illustrations de l’album jeunesse Je marche avec Vanessa de Kerascoët chez La Pastèque. Vous serez aussi rapidement concernés par la délicatesse de l’histoire racontée, puisque le livre s’est donné le mandat de décortiquer ce que l’on peut faire lorsqu’on est confronté à une situation d’intimidation. Il n’y a pas de texte pendant presque toute la lecture de l’album, ce qui donne un grand pouvoir d’évocation aux images qui peuvent rejoindre avec facilité l’imaginaire des lecteurs, petits et grands. À la toute fin, un petit retour est fait sur ce qui a été vu : on peut donc mieux assimiler le message d’entraide qui y est véhiculé et développer de meilleurs réflexes pour réagir face à une situation des plus injustes!
Mathieu Lachance, librairie Le Fureteur (Saint-Lambert)