Suicide de l’écrivain Karel Schoeman

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L’écrivain sud-africain d’origine néerlandaise est décédé le 2 mai, à 77 ans, de s’être laissé mourir de faim et de soif; mort lente et très douloureuse s’il en est une. L’auteur d’En étrange pays voulait, révèle-t-on dans quelques médias, ne pas se voir vieillir. Il espérait aussi que son geste contribue à ce que l’autonomie des personnes âgées soit discutée plus ouvertement, dans une Afrique du Sud où, là aussi, l’euthanasie est un crime.

Sujet excessivement délicat, mais qui résonne haut et fort chez nous, alors que le débat éthique, social et politique a tout récemment mené à l’adoption, en 2015, de la Loi concernant les soins de fin de vie, dont l’un des volets est de rendre possible l’aide médicale à mourir, dans un cadre légal et médical bien sûr très balisé.

Bien que seuls quelques-uns des romans de Karel Schoeman aient été traduits en français, dont trois sont encore disponibles, son œuvre est abondante : poésie, théâtre, essais sur l’esclavage. Et entre autres distinctions, l’écrivain, solidaire du combat des Noirs, a reçu des mains de Nelson Mandela l’Ordre du mérite en 1999, la plus haute distinction sud-africaine.

Alors bien plus qu’une œuvre, l’homme aura laissé son empreinte dans la dure lutte d’un peuple pour sa liberté… Et dans la quête d’une mort digne pour tout être vivant.

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