Les Éditions du Boréal ont annoncé hier, le 4 février 2021, que l’auteure, historienne et sociologue Régine Robin était décédée. Née à Paris en 1939, madame Robin habitait à Montréal depuis 1977 où elle a notamment enseigné à l’Université du Québec à Montréal.

C’est en pionnière de la littérature migrante que plusieurs lecteurs l’ont découverte, alors qu’elle publiait en 1983 La Québécoite, un roman où son personnage, récemment immigré dans une ville qui le rebute de prime abord, se laisse tranquillement apprivoiser. Elle y exploitait les thèmes de l’identité sous l’angle de la transformation en un autre par le déracinement, en opposition à rester soi-même et fidèle à notre terre d’origine. Le tout avec une langue déliée, des nuances nombreuses et un post-modernisme notoire pour l’époque.

« Elle a été une des pionnières de l’analyse du discours et a grandement contribué au développement de la sociologie de la littérature. Elle s’est beaucoup intéressée à la question de la mémoire, particulièrement en lien avec la Shoah », lisait-on dans l’hommage rendu par les éditions Boréal.

Régine Robin a été couronnée du Prix du Gouver­neur général au Canada, en 1987, pour Le réalisme socialiste : une esthétique impossible (Payot) et par le Prix Jacques-Rousseau de l’Association canadienne-française pour l’avancement des sciences pour l’ensemble de son œuvre. Elle a également obtenu au cours de sa carrière le Prix Spirale pour Le Golem de l’écriture en 1999 et le Grand Prix du livre de Montréal pour Berlin Chantiers, en 2001.

Ces deux plus récents ouvrages ont été publiés dans la collection « Liberté grande », dirigée par Robert Lévesque. Un fervent lecteur de Régine Robin, d’ailleurs. Dans Ces lampes qu’on a oublié d’éteindre, elle nous partage son regard de lectrice sur l’œuvre du nobelisé Patrick Modiano, avec qui elle partageait notamment le goût des déambulations urbaines. Dans Nous autres, les autres, elle proposait une analyse sans fard sur le nationalisme québécois et soulevait des questions en lien avec la transculture et à l’écriture migrante.

Une grande écrivaine nous a donc quittés. Pour la faire survivre encore, plongeons-nous dans son œuvre, importante et marquante pour l’histoire de la littérature québécoise.

Pour plus d’information, nous vous invitons à lire cet article publié ce matin dans Le Devoir.

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