Paula Fox est décédée le 1er mars dernier à New York, à l’âge de 93 ans. Plusieurs auteurs, dont Jonathan Franzen (Freedom, Vivre à deux, etc.), considéraient Fox comme une écrivaine incontournable qui avait marqué leur propre création. C’est d’ailleurs grâce à l’engouement de Franzen pour Personnages désespérés que ce livre de Fox, et d’autres de ses livres qui n’étaient plus disponibles à l’époque, reparaissait trois décennies plus tard : l’occasion d’un deuxième souffle pour l’auteure.
C’est à 40 ans qu’elle commence à écrire. Elle le fera tout d’abord pour un jeune lectorat (deux dizaines de livres jeunesse, dont une demi-douzaine traduits en français, mais qui ne sont même plus disponibles). D’ailleurs, en 1978 elle recevra le prestigieux prix jeunesse Hans Christian Andersen pour l’ensemble de son œuvre. C’est en 1967 que paraîtra son premier roman pour adultes : Poor George (Pauvre Georges!). Paula Fox avait, dit-on, cette gravité des gens qui ont eu une route difficile, cahoteuse : une enfance teintée par l’abandon; la Seconde Guerre mondiale et ses ruines, dont elle parlera dans un récit autobiographique, L’hiver le plus froid; et d’autres épreuves et déroutes que son œuvre laisse poindre…
Pourquoi n’a-t-elle pas été plus « connue », plus reconnue? Pourquoi a-t-elle vendu si peu, contrairement à certains de ses contemporains? Ces admirateurs se poseront encore ces questions, par-delà l’ultime départ. En vain, peut-être. Pourvu que la suite ne soit pas trop ingrate, et que l’on puisse encore longtemps trouver sur nos rayons les livres de cette grande dame.
(Photo : Avery Hudson)
