Le Belge William Vance, de son vrai nom William Van Cutsem, nous a quittés le 14 mai à Santander en Espagne, où il s’était retiré et où il était engagé dans une lutte sans merci contre la maladie de Parkinson. Le dessinateur et scénariste de bande dessinée était notamment connu pour la série « XIII », où il dépeignait avec un réalisme et un sens du détail hors pair la quête d’identité d’un amnésique, avec à ses trousses un tueur à gages et les services secrets américains.

William Vance avait fait ses armes à l’Académie royale des beaux-arts puis au Journal de Tintin dans les années 60. On retrouva ainsi, outre son esprit artistique et sa maîtrise du gros plan, sa méticulosité et sa précision dans une quête du réalisme toujours plus grande. Douce ironie, ce virtuose du dessin en noir et blanc se maria à la coloriste espagnole Petra, qui a apporté son expertise sur des œuvres emblématiques telles que « Bob Morane » ou « XIII ». Le terme « lire » s’estompe peu à peu lors de la consultation des planches créées par William Vance, laissant sa place au verbe « admirer ».

Feuilleter l’œuvre de ce monument du graphisme revient à partir en voyage, dans le monde et dans le temps : la marine avec « Howard Flynn » puis « Bruce J. Hawker », le Far West, découvert dans les aventures de Ray Ringo, œuvre éponyme, l’exotisme de « Bob Morane » avant de revenir au Moyen-Âge avec « Rodric » puis avec « Ramiro », et les États-Unis, évidemment, avec les personnages hauts en couleur que sont Bruno Brazil et XIII. William Vance était prolifique et, contrairement à ses personnages, ne restait pas conscrit dans une case.

Crédits photo & dessins : William Vance / Dargaud-Lombard 

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