Elle est entre autres la créatrice des séries « Agrippine » et « Les frustrés » et fut une des pionnières du 9e art. Claire Bretécher est morte le 10 février à l’âge de 79 ans. C’est « pour échapper à l’ennui » selon son propre aveu que Bretécher commence à dessiner. « Le dessin de presse, les strips, la BD, peu importe, je voulais dessiner et mon but était de manger grâce à ça », affirmait-elle. Elle se consacrera à son art à travers la publication dans divers journaux : L’Os à moelle, Tintin, Spirou, Pilote, L’écho des savanes, Le Nouvel observateur, Fluide glacial, etc. Elle fut une des premières femmes du monde de la bande dessinée en France à obtenir une reconnaissance.

En 1988, elle publie en autoédition la première histoire mettant en scène le personnage d’Agrippine, une adolescente parisienne née de parents ayant vécu mai 68, enfant gâtée aux préoccupations superficielles. Toujours empreintes d’une franche ironie, les aventures d’Agrippine sont dans la continuité des Frustrés (1975), autres personnages soixante-huitards, ceux-là même qui pourraient très bien être les parents d’Agrippine, au statut privilégié et qui échangent sur leurs différents soucis. Bretécher profite de son médium pour introduire des réflexions sur des enjeux de société, ce qui lui vaut en 1976 le qualificatif de « sociologue de l’année » selon le philosophe et sémiologue Roland Barthes.

À la suite de son décès, les éditions Dargaud ont transmis un communiqué dans lequel elles exprimaient que « parmi les pionniers de ce genre littéraire, Claire Bretécher va imposer un style, un ton, un regard décalé d’une originalité totale ». Elle a reçu entre autres, le Grand Prix spécial 10e anniversaire du Festival d’Angoulême (1982), le prix Adamson (Suède) pour l’ensemble de son œuvre (1987) et le prix Max et Moritz (Allemagne) remis à une œuvre remarquable (2016).

 

 

Photo : © Rita Scaglia/Dargaud

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