Mort de l’écrivaine Nadine Gordimer

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« Un écrivain, dit-elle, c’est quelqu’un qui est façonné par le monde qui l’entoure
 et qui, simultanément, le modifie par petites touches. »
Nadine Gordimer au Journal Le Monde

L’écrivaine sud-africaine Nadine Gordimer est décédée ce 14 juillet dans son domicile à Johannesburg à l’âge de 90 ans. Parmi ses plus grandes réalisations, figure certainement son obtention du prix Nobel de littérature en 1991. Amie de Nelson Mandela, elle a également lutté avec conviction contre l’apartheid. Née en Afrique du Sud d’une mère anglaise et d’un père lituanien, sa situation bourgeoise ne l’empêche pas de constater les injustices autour d’elle. Très tôt, elle s’insurgera contre la ségrégation raciale. Ses écrits font état de son engagement. Elle a publié une quinzaine de romans et près de deux cents nouvelles, mais aussi des textes critiques et des essais. En plus du Nobel, elle reçoit en 1974 le Booker Prize pour son roman Le conservateur et la Légion d’honneur française en 2007.

Peu importe le sujet de ses histoires ou la nature de ses personnages, l’auteure Gordimer fait voir la réalité des exclus.

 «Il n’y a pas de libre choix dans une économie capitaliste.
Il n’y a que la volonté du patron.» Un amant de fortune

À 83 ans, elle publie le roman Bouge-toi ! qui rend compte cette fois du péril environnemental.

«Mon vrai sujet n’est pas la nature, mais de savoir qui est un homme dans l’espèce humaine. C’est notre existence qui m’intéresse, et la menace que représente pour elle notre pollution de l’environnement à l’échelle mondiale, au-delà des changements politiques. Car l’ennemi à combattre est devenu général ; il ne s’agit plus d’un affrontement entre différents pays ou différentes instances idéologiques. Le bouleversement de l’écosystème rejaillit sur nous tous, qui en faisons partie», disait-elle dans une entrevue accordée au journal Le Monde.

Lucide et engagée jusqu’à la fin, l’écrivaine Gordimer porte parfaitement le titre de femme de lettres, celle qui extrait des pans de réalité pour les transposer dans l’écriture et ainsi mettre en lumière les devoirs de respect et d’égalité qui incombent à chaque être humain.

Le Monde

Photo Martin Argles

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