L’écrivain français Mathieu Riboulet est décédé du cancer le 5 février dernier à l’âge de 57 ans. Il a écrit une quinzaine d’œuvres, majoritairement éditées aux éditions Verdier. Il travaille en premier lieu comme réalisateur pendant une dizaine d’années avant de se consacrer à l’écriture à partir des années 1990.

En entrevue au journal La Montagne, Mathieu Riboulet expliquait : « Notre prise sur le cours des choses est infime, pour ne pas dire e. La seule possibilité qui s’offre à moi est de faire du mieux que je peux là où je suis pour que rien ne se perde de ces décompositions infâmes qui nous grignotent, que tout soit consigné, pour la suite, pour ceux d’après, ou pour quand ça sera encore pire ou quand il aura fallu qu’on s’affronte ».

En 2012, il reçoit le prix Décembre pour Les œuvres de miséricorde. Son écriture très personnelle a pour thèmes de prédilection l’art, l’amour, le désir homosexuel et quelque chose de plus vaste qui rejoint l’universel de la condition humaine.

Notre coordonnatrice des communications, Vanessa Bell, écrit :

Il est de ces œuvres que l’on rencontre au hasard d’une amitié nouvelle et qui, par leur qualité et véracité, nous foudroient. Il en a été ainsi pour moi avec l’œuvre de Riboulet, d’abord découverte à travers L’amant des morts, titre qui continue à hanter ma quête de lectrice et qui me fait sourire tendrement ce matin à l’accueil de la nouvelle de son départ.

Dès ma première lecture, j’ai décidé de commander tous ses titres. C’est que l’œuvre de Riboulet est puissante à plusieurs égards : maîtrise époustouflante de la syntaxe, défense amoureuse de thématiques peu portées au grand public à travers des propos bruts éclaboussés d’une puissante lumière. On y sent l’écrivain, mais aussi l’homme, politisé, sensible à la mécanique des corps, un esprit d’analyse brillant des comportements et psychés. Un auteur avec une fine compréhension des trames sous-jacentes de toutes histoires, un narrateur généreux, discret, poignant.

Riboulet, c’est des coups de poing subtils qui résonnent longtemps encore après avoir déposé le livre.

Lisez-le, qu’il vive encore.

 

Photo : © Sophie Bassouls

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