C’est ce 5 juillet qu’est décédé à l’âge de 92 ans l’écrivain, journaliste et cinéaste français Claude Lanzmann. Ardent défenseur de la cause juive, il réalise en 1985 le documentaire Shoah qui relate les ignominies de la Seconde Guerre mondiale. D’une durée finale de neuf heures et demie, le film a été construit à partir de trois cents cinquante prises de vue et aura nécessité quatre ans de travail de montage. Sa réalisation aura pris douze ans en tout et Shoah est considéré comme une œuvre phare pour laquelle Lanzmann recevra un César d’honneur. On lui réserve aussi un Ours d’honneur pour l’ensemble de sa production cinématographique qui compte dix films.

On retrouve la version intégrale du film dans le livre Shoah dont la préface est signée par Simone de Beauvoir qui fut la compagne de Lanzmann de 1952 à 1959. Il sera du comité de rédaction de la revue Les temps modernes avec Sartre et Beauvoir. Il a écrit une dizaine de livres, dont son autobiographie en 2009, Le lièvre de Patagonie, qui obtient le prix des Éditeurs.

Il est reconnu pour son engagement anticolonialiste et s’oppose en 1960 à la répression en Algérie. En tant qu’intellectuel, plusieurs essais lui sont consacrés, dont le livre Claude Lanzmann : Un voyant dans le siècle, paru l’an dernier chez Gallimard et dirigé par Juliette Simont.

La controverse n’a pas épargnée Claude Lanzmann. Étant fréquemment au cœur des débats, on lui reproche parfois sa tendance à se croire l’ultime détenteur de la vérité sur les faits de l’Holocauste.

Lanzmann confiait dernièrement sur France Culture : « Je ne me suis jamais guéri de la mort. Ce qui me scandalise le plus dans le monde, c’est de devoir mourir. Je n’aime pas la musique, et je n’aime pas mourir. Vous pouvez dire ça de moi. »

 

Photo Catherine Hélie © Éditions Gallimard

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